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lundi 25 août 2008

La situation en Haïti

La population haïtienne est estimée à environ 8,5 millions d'habitants en 2005. La diaspora est particulièrement importante (elle est estimée à 1,5 millions de personnes en 2005). Particulièrement installés aux Etats-Unis (notamment en Floride) et au Canada, ces Haïtiens vivant à l'étranger ont des attaches importantes avec leur pays : ils reviennent souvent au pays et représentent une importante source de revenus. Depuis le début des années 1980, Haïti traverse une crise économique. De 1957 à 1986, la dictature de la famille Duvalier maintient le pays dans une ère de stabilité économique et politique. Avec la chute de Jean-Claude Duvalier (aussi connu sous le nom de Baby Doc) en 1986, le pays plonge dans une période d'instabilité politique, qui entraîne un appauvrissement généralisé.






Le contexte du conflit en Haïti

Le conflit en Haïti oppose le président Jean-Bertrand Aristide (constitutionnellement élu en 2000) et des rebelles (pour la plupart d'anciens militaires et policiers haïtiens, et même d'anciens alliés d'Aristide). Il s'agit donc d'une lutte de pouvoir interne qui oppose des acteurs se disputant le contrôle du pays. La légitimité des élections et donc du mandat du président Aristide est remise en cause par les rebelles. En janvier 2004, les tensions entre rebelles et gouvernement s'intensifient, et les actions des rebelles sont si nombreuses qu'Aristide se voit contraint de quitter son pays et sa place de président. Il fuit son pays le 29 février 2004, sous la protection de militaires états-uniens. Les violences ne s'arrêtent pas pour autant. L'ONU décide du déploiement d'une force militaire multinationale pour 3 mois (à la demande du président haïtien intérimaire) : la résolution 1542 du 30 avril 2004 prévoit que la force militaire assure la transition avant l'arrivée d'une mission de maintien de la paix sous l'égide de l'ONU : la MINUSTAH (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti).



Les missions de la MINUSTAH

L'une de ces principales missions de la MINUSTAH consiste en l'instauration d'un climat serein pour le développement du processus électoral visant au renouvellement des municipalités, du corps législatif et du gouvernement pour la fin de l'année 2005. La capitale, Port-au-Prince, est le principal foyer de tension (violences de grande intensité et quotidiennes). La déstabilisation de la capitale provoque la dérégulation du pays. La ville est aux prises de gangs armés qui cherchent à asseoir leur contrôle territorial sur certains quartiers. Leur volonté de renverser le gouvernement de transition s'explique également par leur désir de maintenir un chaos sur la ville, et ainsi asseoir leur contrôle de l'espace urbain. Ils s'opposent également entre eux, afin de maintenir leur assise territoriale sur les quartiers qu'ils contrôlent. Le centre-ville de Port-au-Prince est donc une zone ravagée par une guerre de gangs et par une guerre entre forces de l'ordre et gangs. Les Casques bleus et les policiers onusiens doivent donc faire face à des acteurs non conventionnels, fortement armés, particulièrement attachés à maintenir leur contrôle spatial. Port-au-Prince est alors en proie à un double mouvement de violences : d'une part, des violences politiques (visant le renversement du gouvernement), d'autre part des violences "ordinaires" (selon la définition de Jérôme Tadié) à travers une guerre de gangs. La principale mission de la MINUSTAH est alors d'enrayer ce cercle vicieux de la violence, afin d'instaurer un climat serein et d'établir un processus durable de stabilisation du pays.


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