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mercredi 28 janvier 2009

Une exposition sur la guerre


Heure Exquise et l'Espace culture de l'Université Lille I organisent une exposition sur "L'énigme de la guerre" du 26 janvier au 27 mars 2009 à Lille qui réunit les travaux de Marie Dorigny (photographies sur l'Irak en 2005), Jérôme Sessini (photographies), Akram Zaatari (vidéos sur le Liban d'après-guerre), Mihaël Milunovic (sculptures) et Philippe Schuller (photographies sur la Première Guerre mondiale et l'imaginaire collectif). L'exposition est l'occasion de questionner "la guerre : représentations & engagement artistique", autour de conférences-débats les mercredi 28 et jeudi 29 janvier 2009. De même, le cycle "Autour de la guerre" donnera l'occasion de confronter différentes formes d'art sur la guerre, avec la projection du documentaire Irak, l'agonie d'une nation de Paul Moreira le lundi 2 février 2009 à 19h00, le spectacle Transmission (mêlant théâtre, danse contemporaine et vidéos) le lundi 9 février 2009 à 19h00 et le concert La guerre en chansons le jeudi 19 février 2009 à 19h00. Toutes ces manifestations ont lieu à l'Espace culture de l'Université de Lille I.


Présentation de l'exposition :
"Comment comprendre, en ces années de paix sur notre territoire, l’énigme de la guerre. Comment aborder ce monstrueux déchaînement d’une violence sans limite, d’une flambée inouïe du feu, du sang, de la mort ?

Nous déclinons toutes les sources historiques de cet état de guerre permanent qui traverse les millénaires. Nous voyons les images, nous entendons les témoignages de ceux qui ont traversé l’apocalypse des conflits, mais l’énigme demeure et le mystère s’épaissit.

Selon Karl Von Clausewitz, « la guerre est la simple continuation de la politique par d’autres moyens car l’intention politique est la fin, tandis que la guerre est le moyen ». Nous avons analysé toutes les définitions. La guerre est une lutte armée entre deux communautés humaines, avec une durée déterminée, une pluralité d’événements et une fin. Nous avons appris que le XXème siècle fut une intense époque de guerre avec ses millions de morts mais le lancement de la bombe atomique le 6 mai 1945 sur Hiroshima, cet équilibre de la terreur, nous a valu en Europe Occidentale soixante années de paix. Nous comprenons aussi que cette paix relative est fragile et que les conflits locaux en Afrique, au Moyen-Orient, dans les Balkans démontrent à quel point les frontières entre guerre et paix deviennent floues alors que se multiplient les guerres civiles, les guerres de religion, de libération et que les métaphores guerrières fleurissent. Guerre commerciale, guerre économique, guerre des médias.

Plus les explications rationnelles se multiplient et se superposent, moins elles éclairent le ressort secret de cette folie du meurtre légal, du sang versé, de la mort donnée. Alors, sans aucun doute, il faut changer notre regard, déterminer le point sensible, le détail singulier qui engage l’ensemble du phénomène de la guerre. Appeler le témoignage du photographe, la parole du poète, l’œil critique de l’artiste pour tenter de comprendre, au plus, le mouvement de la souffrance humaine, la vision plus universelle de l’innommable, l’incompréhensible terreur inscrite dans les visages et les corps en temps de guerre.

Cette exposition est un parcours sensible entre guerres, plusieurs conflits majeurs dans différents temps. Un parcours dans l’actualité, à travers la confrontation d’images mais aussi confrontation des regards sur la guerre. Marie Dorigny, photographe, présente la longue et universelle cohorte des femmes et enfants victimes d’une guerre, victimes éternelles de toutes les guerres, à travers le monde, alors que Jérôme Sessini oppose la brutale et violente vision des hommes qui mènent la guerre, le monde militaire dans sa posture contemporaine, sa technologie dévastatrice, à travers un reportage effectué en Irak en 2005.

Akram Zaatari, qui vit et travaille à Beyrouth, explore le Liban d’après-guerre. Il assure, à travers la vidéo Tabiaah Samitah « Nature morte », totalement dépourvue de parole, la ponctuation et la liaison de ce face-à-face mortel. Deux hommes – l’un des deux, âgé et rabougri, l’autre, jeune et au visage enfantin – sont assis dans la lumière bleue de l’aube. L’un assemble des explosifs, l’autre raccommode le revers d’une veste. Des coupures de courant ralentissent le travail des hommes. Tel un père qui aiderait son enfant, le vieil homme déplace une lampe à gaz de façon poignante pour que le jeune homme puisse voir plus clair. Akram Zaatari éveille l’émotion tout en démantelant les stéréotypes de la résistance, de la terreur et de la violence.

Mihaël Milunovic, jeune artiste d'origine serbe, présentera la sculpture qui fera le lien entre ces diverses visions, un fusil mitrailleur en grandeur réelle, plus vrai que nature.

En contrepoint, les traces du passé de la grande guerre en Europe. Philippe Schuller donne à lire le socle imaginaire de cette histoire des guerres. Les traces, la mémoire d’un conflit majeur du siècle passé, 1914-1918, le cycle de la mémoire, l’empreinte inscrite des générations qui hésitent entre guerre et paix, vengeance, oubli. Morceaux de béton, vagues graffitis, bouts de métal rouillés et trous dans le sol ? Vestiges de ces sanglantes passions et de ces horreurs qui laissent à la vie le soin de reprendre le dessus.

Nous ne pénétrerons peut-être jamais vraiment l’énigme monstrueuse de la guerre. Mais du moins, pourrons-nous, par cette conjugaison des visions, la force des propositions artistiques, approcher davantage du cœur, du nœud de cette énigme millénaire."

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