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jeudi 15 janvier 2009

Une thèse sur la reconstruction à Beyrouth


La thèse d'Eric Verdeil, chercheur au CNRS, sur Une ville et ses urbanistes : Beyrouth en reconstruction (Université Paris I, sous la direction de Pierre Merlin, 2002) présente les modalités de la reconstruction à Beyrouth suite aux 15 ans de guerre civile et de guerre étrangère. Principalement axée sur les projets de reconstruction du bâti et sur les acteurs de l'urbanisme, la thèse montre les rivalités de pouvoir qui se sont mises en place dans la ville détruite, ainsi que les distanciations (en tant que mises à distance volontaires) et les inégalités sociospatiales que ces projets ont intégré dans l'organisation sociale de la ville de Beyrouth, accentuant les déséquilibres centre-périphérie. Ainsi, si la guerre a mis en exergue une division de la ville de Beyrouth selon la ligne verte, c'est-à-dire selon un découpage Est-Ouest fondé sur les divisions confessionnelles, l'après-guerre a lui aussi été "modélateur" de divisions profondes et fortement ancrées dans le système urbain. Ainsi, la ligne de fracture Nord-Sud s'est accentuée de sorte à amplifier les différences sociales entre le centre-ville et la périphérie de Beyrouth.


Résumé de sa thèse selon Eric Verdeil :
"Cette recherche se situe à la croisée de deux problématiques : l'étude des reconstructions après les guerres et l'histoire de l'urbanisme dans les pays arabes. Elle s'attache à saisir les transformations urbanistiques contemporaines à la lumière des bouleversements physiques, sociaux et politiques que le Liban a connu durant les années de guerre (1975-1990), tout en soulignant les éléments de continuité observables dans les politiques urbaines depuis l'avant-guerre. Dans cette perspective, le rôle des « urbanistes » ou des professionnels de l'urbain est central. La recherche défend l'hypothèse que loin de n'être que des rouages entre la commande et l'intervention urbaine, cette catégorie d'acteurs participe activement à l'élaboration des politiques suivies.La première partie décrit les chantiers de l'après-guerre au Liban : celui du centre-ville est exceptionnel par la place prise par le Premier ministre R. Hariri dans son élaboration et sa mise en œuvre, comme par le débat qu'il suscite et qui met en évidence d'autres conceptions de la reconstruction. Les autres chantiers de la période illustrent que les priorités du gouvernement ne suivent pas exactement les plans proposés par les urbanistes de la reconstruction.Le deuxième partie analyse la convergence autour des politiques d'aménagement spatial qui caractérisait le mandat du président Fouad Chehab. Ses conseillers étrangers introduisirent des normes d'action exigeantes qui forment le socle des références d'une génération d'urbanistes, exerçant sous forme libérale ou dans l'administration libanaise. Leur influence se fait sentir jusqu'à l'époque de la reconstruction.La troisième partie envisage la transformation de ces normes et des pratiques d'action urbanistiques à travers la guerre, où l'on observe une mutation de la commande politique, des bouleversements sociaux et une transformation des conditions d'exercice professionnel. Le centre-ville, la banlieue sud-ouest et les remblais du littoral nord constituent trois études de cas où se combinent différemment cultures professionnelles des urbanistes et nouvelles modalités des politiques urbaines à l'occasion du renouvellement du personnel politique, qu'illustrent les carrières croisées du. président A. Gemayel et du promoteur R. Hariri."



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