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samedi 4 avril 2009

L'OTAN et les violences urbaines


Ces jours-ci, la question des violences urbaines préoccupe l'OTAN (voir une fiche synthétique proposée par le blog Planète Vivante et le blog d'Olivier Kempf, spécialiste de la géopolitique de l'OTAN) et ce de plusieurs façons : d'une part autour de la question d'un déploiement supplémentaire de militaires en Afghanistan, en proie à une guérilla urbaine qui met de plus en plus à mal les objectifs d'imposition de la paix dans ce pays ; d'autre part autour des violences de contestations dans la ville de Strasbourg où se déroule le Sommet du 60ème anniversaire de l'organisation. Deux "types" de violences urbaines, deux défis pour l'OTAN.



L'OTAN dans les violences urbaines : un Sommet sous haute tension

"Des incidents violents ont éclaté samedi [le 4 avril 2009] à Strasbourg en marge du sommet de l'Otan. Des émeutiers ont mis le feu à une pharmacie, à l'Office du tourisme et à l'hôtel Ibis près du Pont de l'Europe, selon la gendarmerie qui a précisé dans l'après-midi que les fauteurs de troubles avaient aussi vandalisé une station-service et tenté de dévaliser un distributeur de billets.De l'autre côté du Pont de l'Europe, à Kehl, sur la rive allemande, les policiers empêchaient environ 8.000 manifestants d'entrer sur le territoire français, à la demande de la préfecture de région Alsace. Des fourgons à eau étaient prêts à intervenir. Un peu plus tôt, un ancien poste des Douanes avait été incendié par des protestataires qui avaient brisé les fenêtres à coups de pierres et de barres métalliques. Des manifestants vêtus de noir ont attaqué les forces de police. Et des tas de pneus ont été incendiés. D'épaisses colonnes de fumée noire s'élevaient dans le ciel" (Le Figaro, 4 avril 2009). Voir, à ce propos, les billets de l'anthropologue Alain Bertho, spécialiste des émeutes urbaines : "Emeute à Strasbourg - 2-3 avril 2009" et "Emeute à Strasbourg - Sommet de l'OTAN - 4 avril 2009".

Ces incidents témoignent de la signification donnée dans nos sociétés aux "violences urbaines". Il s'agit avant tout d'une mise en scène. Ces jours-ci, toutes les caméras et tous les objectifs des médias sont focalisés sur le Sommet de l'OTAN dans la ville de Strasbourg. Les médias ont mis d'ailleurs l'accent sur le dispositif sécuritaire mis en place : suppression temporaire de Schengen (et donc réhabilitation temporaire des frontières nationales) et déploiement d'un important dispositif policier. Le "meilleur" moyen pour les contestataires est bien évidemment de répondre ce dispositif sécuritaire par une mise en scène de la contestation : les violences urbaines sont ici utilisées comme un discours politique. La relation entre les médias et "l'événement" doit être donc mise en exergue. Sans prétendre que les médias ont provoqué ces violences (loin de là), il est évident que leur présence permet à ces violences d'être non pas un fait ordinaire, mais bien un événement.




L'OTAN face aux violences urbaines : des choix pour l'avenir de l'organisation

Les violences urbaines sont également au coeur des choix stratégiques qui sont en cours de discussion au Sommet de Strasbourg. Tout particulièrement autour du cas de l'Afghanistan, où les noms des villes de Kaboul, de Kandahar... interpellent immédiatement l'imaginaire collectif dans nos sociétés pour "invoquer" des images de destructions, de violences urbaines, de guérilla urbaine. Cette imagerie est au coeur des décisions qui seront prises, puisqu'elles pèsent sur les perceptions de l'opinion publique, et donc sur les choix des hommes politiques. La question des "violences urbaines" ne relève pas là de la même symbolique ni de la même signification : il s'agit là de la guérilla urbaine, et des moyens à mettre en oeuvre pour empêcher le "règne" du chaos dans les villes afghanes (et cela pose également la question des modalités de l'action militaire dans tous les théâtres d'intervention de l'OTAN). Cela renvoie à l'importance prise par la ville dans les guerres actuelles, importance à la fois stratégique et symbolique. Egalement à un risque : celui de penser LA guérilla urbaine, dans un sens général, comme si cette modalité de combat était le reflet d'une même et unique forme de violence et de lutte. D'ailleurs, on ne parle pas de LA violence urbaine, mais bien DES violences urbaines, soulignant ainsi la diversité des formes de violence, mais surtout des intentionnalités des acteurs.


1 commentaire:

egea a dit…

Bénédicte, il faut publier ce billet sur AGS, car il entre dans le thème du mois. Pouvez vous contacter Clarisse à ce sujet, si vous êtes d'accord (je suis en bas débit, pas d'outlook habituel...). ENcouragements,
O Kempf