Droits d'auteurs et citations

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mardi 20 octobre 2009

Des émissions de radio à ne pas manquer !


Le blog est quelque peu au ralenti ces derniers jours, la rédaction de la thèse et de nombreux déplacements prenant une grande partie du temps "libre". On signale néanmoins quelques émissions de radio à écouter ou podcaster ces prochains jours :
  • "Le double jeu pakistanais", Géopolitique, émission du 16 octobre 2009 (disponible à l'écoute en ligne sur France Inter), chroniques présentées par Bernard Guetta.
  • "Géographies du Liban et de la Syrie", Planète Terre, le mercredi 28 octobre 2009 (14h00-14h30, France Culture), avec Fabrice Balanche (géographe spécialiste du Liban et de la Syrie), Michael F. Davie (géographe spécialiste du Liban et tout particulièrement de la ville de Beyrouth), et Leïla Vignal (professeur au Marie Curie Fellow).
  • "Gabon", Enjeux internationaux, le jeudi 29 octobre 2009 (7h19-7h27, France Culture), présentée par Eric Laurent, à l'occasion des élections présidentielles gabonaises.
  • "Palestine", Enjeux internationaux, le lundi 2 novembre 2009 (7h19-7h27, France Culture), présentée par Eric Laurent, avec pour invité Pierre Duquesne (ambasadeur), sur la question de l'aide internationale aux Territoires palestiniens.
  • "Des murs à abattre", Vivre sa ville, le dimanche 8 novembre 2009 (7h05-8h00, France Culture), avec pour invités Evelyne Péré-Christin (architecte et sociologue), Dominique Dolmieux (directeur artistique de la Maison d'Europe et d'Orient), et Thierry Dufrène (commissaire de l'exposition Berlin, l'effacement des traces).



vendredi 16 octobre 2009

Blogs de géographie


Regard de géographe
Regard de géographe est un blog rédigé par Stéphane Mahaud (co-fondateur d'Environnement Concept Systèmes d'Information SARL) et Guilhem Turgis (cartographe infografiste), créé le 3 mai 2008, qui propose des billets sur des sujets aussi diversifiés que la cartographie des MacDonald's aux Etats-Unis, la cartographie d'Internet, la démographie russe, la forêt finlandaise... Les auteurs profitent de leur expérience professionnelle alliant géographie et besoins concrets d'entreprises, pour partager des billets sur le "regard particulier que porte le Géographe sur la société et son environnement" (environnement étant à entendre dans son sens le plus large, y compris l'environnement politique et social). Des billets qui prennent le plus souvent en compte les événements actuels (par exemple, la candidature de l'Islande à l'Union européenne, acceptée hier, jeudi 15 octobre 2009, et analysée dès le 28 juillet 2009). On appréciera tout particulièrement les billets sur la cartographie imaginaire des territoires palestiniens, ou sur la difficile émergence d'une classe politique au Liban.


Cours en histoire/géographie/Education civique
Pour tous qui s'apprêtent à passer les concours de l'enseignement (CAPES/Agrégation) ou ceux qui sont en formation à l'IUFM, comme pour tous les étudiants qui chercheraient des documents et des synthèses pour approfondir leur cours, le blog de Thierry Aprile peut s'avérer très utile. Conçu comme un complément d'information sur l'approche pédagogique et didactique en histoire et en géographie, le blog offre des études de cas, des synthèses de cours (les paysages urbains, les territoires français, centres et périphéries en Europe...) qui s'appuient sur de très nombreux liens.


jeudi 15 octobre 2009

Soutenance de thèse : "Les recompositions territoriales dans les Etats de la Baltique orientale"



Pascal Orcier soutiendra sa thèse de géographie le lundi 30 novembre 2009 à 9h30, sur Les recompositions territoriales dans les Etats de la Baltique orientale (Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie), préparée sous la direction de Violette Rey, à l'Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines (ENS-LSH, bâtiment formation, salle F106, 15 parvis René Descartes, Lyon).


Pascal Orcier est l'auteur de l'ouvrage La Lettonie en Europe. Atlas de la Lettonie paru en 2005 aux éditions Zvaigzne ABC. Voir notamment son texte richement illustré "L'étonnante Lettonie !" pour Les Cafés géo (15 octobre 2005) et son texte "Comprendre la Lettonie : un pays des confins" pour Géoconfluences, dans le dossier "Territoires européens : régions, Etats, Union", 30 novembre 2005.


Sur la question de sa thèse, on retrouvera notamment son texte "Effets frontières, recompositions et reconnexions dans l'espace baltique" dans la rubrique Vox geographi des Cafés géo (18 octobre 2005), et ses nombreux textes pour le site Nouvelle Europe, notamment celui sur "Les Etats baltes, une île énergétique ?" (5 octobre 2008).



mardi 13 octobre 2009

Soutenance de thèse : "De l'enclave au kaléidoscope urbaine : Les Angeles au prisme de l'immigration arménienne" (Sarah Mekdjian)


Sarah Mekdjian, doctorante en géographie, soutiendra sa thèse le vendredi 6 novembre 2009 à 14h00, à l'université Paris Ouest Nanterre La Défense (RER A Nanterre-Université), batiment B, salle B015 "René Rémond"(voir un plan). Sa thèse, intitulée De l'enclave au kaléidoscope urbain. Los Angeles au prisme de l'immigration arménienne se propose d'analyser les territoires du quotidien de la diaspora arménienne dans la ville de Los Angeles, leurs trajectoires et leurs stratégies d'implantation, depuis leurs territoires d'implantation (et l'enclavement dans le quartier-territoire arménien) jusqu'aux stratégies résidentielles d'ascension sociale et d'intégration dans la vie urbaine de Los Angeles (et leur diffusion dans l'espace urbain en fonction de l'appartenance sociale).



Résumé de la thèse par son auteur :

La notion d'enclave est un des modèles dominants de la compréhension des modes d'installation des immigrés en ville aux États-Unis. Définie par une surface continue nettement délimitée, l'enclave serait la condition spatiale de la reproduction identitaire et de la constitution d'une conscience collective. Or, la multiplicité des espaces d'installation et de représentation des individus s'auto-déclarant arméniens dans l'agglomération de Los Angeles témoigne d'une nébuleuse, irréductible à un modèle centré. Le constat de cette multiplicité n'est pas suffisant ; s'y ajoutent des revendications de structures spatiales communautaires, matérialisées notamment par la création en 2000 du quartier de Little Armenia. Je propose de comprendre ce paradoxe entre une nébuleuse d'espaces et la revendication d'une centralité unique, à partir du modèle du kaléidoscope. Instrument d'optique, il est composé d'une diversité de petits objets, qui, mis en mouvement, composent des images à l'infini, non pas indistinctes, mais structurées géométriquement. Ainsi, les espaces multiples de représentations des Arméniens à Los Angeles sont structurés par des relations de pouvoir et notamment par des normes communautaires. Ces structures ne sont pas fixes, elles sont en mouvement tendues vers des horizons utopiques. A partir du modèle du kaléidoscope, je réexamine la notion de territoire, définie comme tentative de délimitation symbolique de l'espace par des lignes d'horizon.


Une thèse sur le commerce transfrontalier dans le Nord de la Côte d'Ivoire


La thèse de géographie de Dabié Désiré Axel Nassa sur le Commerce transfrontalier et structuration de l'espace au Nord de la Côte d'Ivoire, soutenue à l'Université Bordeaux III, sous la direction de François Bart et de Koffi Atta, le décembre 2005, est accessible en ligne.


Résumé de la thèse par son auteur :
Les frontières, cicatrices de l'histoire, ont longtemps été appréhendées sous leurs aspects politiques. Elles sont perçues comme fondatrices de la construction des territoires, des Etats. Introduites en Afrique par les européens dans le contexte colonial, leur développement et leur maintien s'appuient sur la réunion de plusieurs réalités qui, enchevêtrées les unes aux autres, donnent aux frontières le statut du sacré, d'éléments intangibles. Aujourd'hui, le voisinage qu'elle crée entre les groupes humains ayant les mêmes pratiques culturelles et religieuses, renforce une certaine cohésion sociale, économique et culturelle. La frontière divise alors mais n'éloigne pas. Elle est rapprochement et créatrice de liens entre les populations frontalières. Ces dernières, à travers plusieurs motivations, commerce, migration de travail, temporaire ou définitive se la sont appropriées. Elles l'ont intégrée à leur vécu, à leur discours et à leur pratique. Ce travail basé sur l'exemple des espaces transfrontaliers du croissant nord de la Côte d'Ivoire, montre que la frontière produit un espace atypique où des pratiques transgressives, ou non, se mettent en place. Cette région transnationale devient ainsi une expression de l'intégration économique, en même temps qu'un sous-produit de l'érosion de la souveraineté nationale, oeuvre de la désacralisation des frontières par les frontaliers.


Résumé de la table des matières :
-- Introduction.
-- Problématique.
-- Méthodologie.


-- Première partie : Réalité d'un espace multinational.
-- Chapitre I : Réalités géographiques de l'espace frontalier Nord.
-- I - L'empreinte du cadre physique.
-- II - Les marques de l'histoire.

-- Chapitre II : Politiques monétaires et douanières dans les échanges régionaux.
-- I - Fondements historiques des échanges.
-- II - Organisation nouvelle des échanges.

-- Chapitre III : Usagers de la frontière et réseaux de marchés.
-- I - Les acteurs intervenant dans les échanges.
-- II - Réseaux de marchés.


-- Deuxième partie : Nature et modalités des flux.
-- Chapitre IV : Rôle des marchés dans les échanges.
-- I - Les différents types d'échanges et les marchés associés.
-- II - Les prix des produits sur les marchés et leur rôle dans les échanges.

-- Chapitre V : Les produits échangés.
-- I - Les axes des flux commerciaux officiels.
-- II - Bilan des échanges et typologie des frontières ivoiriennes.

-- Chapitre VI : L'organisation des échanges entre les territoires.
-- I - Pôles et circuits des échanges officiels.
-- II - De la géographie des échanges "flous ou opaques".


-- Troisième partie : Impact socio-spatial des flux commerciaux dans les territoires frontaliers.
-- Chapitre VII : La mobilité des personnes entre les territoires d'échanges.
-- I - Les types de migrations liés aux échanges transfrontaliers.
-- II - Problèmes liés aux migrations pendulaires transfrontalières.

-- Chapitre VIII : Les territoires de la mobilité et leurs organisations.
-- I - Organisation des différents types de territoire en relation.
-- II - L'effet frontière et la structuration des périphéries des états.
-- III - Dynamique socio-spatiale et caractéristiques du réseau urbain frontalier.

-- Chapitre IX : Problèmes et perspectives des échanges commerciaux entre les espaces transfrontaliers du croissant Nord de la Côte d'Ivoire.
-- I - Problèmes liés au déroulement des activités transfrontalières.
-- II - Avenir des échanges entre les espaces transfrontaliers.


-- Conclusion générale.


dimanche 11 octobre 2009

Les hooligans dans les Balkans : les lieux des revendications politico-identitaires


Les récentes violences lors de rencontres sportives en Bosnie-Herzégovine (voir sur le blog de l'anthropologue Alain Bertho ses articles sur les violences du 9 septembre 2009 à Mostar en Bosnie-Herzégovine, du 17 septembre 2009 à Belgrade en Serbie et du 4 octobre 2009 à Siroki Brijeg en Bosnie-Herzégovine) ont déjà été l'objet d'un billet sur ce blog : "Sport, violence, politique et processus de paix dans les Balkans". L'actualité permet de questionner un autre point autour de l'utilisation politique du sport dans les revendications communautaires et la construction identitaire en rejet de "l'Autre" : la question des lieux où s'expriment de telles manifestations de violences à des fins politiques.

Le football est, en Europe comme dans beaucoup de régions du monde, un sport emblématique, notamment du fait de sa forte médiatisation et de sa mondialisation (voir l'article, très agréablement illustré, de Jean-Pierre Augustin, 1996, "Les variations territoriales de la mondialisation du sport", Mappemonde, n°4/1996, pp. 16-20). "Le football s'est imposé comme l'un des sports les plus achevés de la modernité" (Gilles Fumey, "Comment le monde se shoote au football...", Les Cafés géographiques, rubrique Brèves de comptoir, 4 juin 2006). Si par les aménagements et les constructions d'infrastructures qu'il suscite, le sport peut être un moyen de réactiver un territoire en crise (voir notamment les travaux des géographes Jean-Pierre Augustin et Loïc Ravenel), les lieux du sport peuvent également être utilisés pour la mise en spectacle de tensions politiques et/ou identitaires.

Le stade de football devient dès lors une scène de théâtre politique, un haut-lieu du symbolique mis en spectacle. D'une part, le stade de football est une mise en scène des dynamiques agrégatives et ségrégatives des sociétés actuelles, ne serait-ce que par le prix des places qui met en place des logiques de distanciation et de différenciation sociospatiales. "Le stade, et pas seulement un soir de march, devient en modèle réduit l'illustration de l'adéquation de l'organisation d'un espace aux valeurs d'une société" (Claude Mangin, 2001, "Les lieux du stade, modèles et médias géographiques", Mappemonde, n°64, n°2001/4, p. 36). Claude Mangin analyse ainsi, avec pertinence, le stade de football comme "une transposition du mode d'urbanité "carcérale"" (voir notamment son schéma montrant les logiques ségrégatives qui s'établissent au sein du stade de football, en fonction de l'appartenance sociale, op. cit., p. 37. On retrouvera également des schémas du même ordre dans l'analyse de la répartition sociospatiale des spectateurs dans le stade de Marseille, proposée par Christian Bromberger, 1989, "Le stade de football : une carte de la ville en réduction", Mappemonde, n°1989/2, pp. 37-40), qui met en scène les tendances de différenciation sociospatiale que l'on observe dans toutes les villes à travers des logiques d'enclavement subi/choisi (comme l'exemple de la multiplication des gated communities non seulement dans les villes dites "occidentales", mais également en Amérique du Sud d'où ce modèle est originaire, en Asie et, plus récemment, en Afrique).

Le stade est aussi le haut-lieu de la mise en spectacle de la différenciation identitaire, notamment au travers de l'utilisation de la couleur. Bien évidemment, porter le maillot de l'équipe encouragée est faire preuve de soutien. Mais cette mise en visibilité peut devenir plus problématique dans des contextes politico-sociaux sous tension, comme le montre le cas des Balkans (mais aussi la multiplication d'événements violents lors de rencontres sportives dans d'autres régions du monde). Afficher son soutien à une équipe peut être, au-delà des enjeux sportifs, une forme de reconnaissance et d'identification communautaires, qu'elles soient locales, régionales ou nationales. L'échec de l'équipe soutenue n'est, dans ce cas, plus interprété seulement au regard du résultat sportif, mais en fonction de l'inacceptable défaite, dans la mesure où elle signifie la victoire de "l'Autre".

Claude Mangin analyse, ainsi, le stade de football non seulement comme une transposition des différenciations sociales existant dans la société, mais également comme un haut-lieu politique permettant la mise en visibilité de l'appartenance identitaire. Il existe ainsi, en plus de la ségrégation sociospatiale, une territorialisation des identités à l'intérieur du stade : se placer est déjà une forme d'affirmation communautaire. Analysant le cas du stade de Nancy, il montre bien que "des tribunes aux tribus, il n'y a qu'un pas, vite franchi par les groupes de supporters placés derrière les buts. Groupés en clans aux noms éventuellement anglo-saxons et guerriers - à Nancy ils sont Snipers, Red Sharks, Diables Rouges ou Collectif -, ils ont spontanément colonisé des territoires précis et balisés, les moins chers et les plus proches du niveau du sol, les plus visibles des tribunes principales aussi. Identifiés par des banderoles, ils ont leurs couleurs, leur uniforme, leur équipement, leurs chants ("Aux armes", "Nous sommes les Nancéiens", etc.), bref leur culture, et leurs agitateurs qui organisent l'ambiance" (op. cit., p. 39). Il existe ainsi une mise en visibilité de luttes identitaires et territoriales, selon l'emplacement des spectateurs, qui se traduit par la différenciation et la mise à distance entre supporters de l'équipe locale (celle qui joue sur SON terrain, symbolisant ainsi la défense du territoire) et supporters de l'équipe visiteuse.

Lorsque de tels enjeux symboliques se matérialisent dans le contexte de l'immédiat après-guerre, comme en Bosnie-Herzégovine ou en Serbie, surtout lorsque la lutte identitaire reste profondément ancrée dans la vie politique tout comme dans les territoires du quotidien, les lieux du stade de football prennent une importance démesurée, comme ce soit dans le cas de l'affichage ostentatoire des tensions par le biais des maillots, des drapeaux, des couleurs à l'intérieur du stade, ou par le biais de violences à l'extérieur du stade. Les "espaces intermédiaires", ceux qui ne sont plus tout à fait le stade, mais pas encore les territoires du quotidien, sont particulièrement emblématiques de cette mise en visibilité du rejet de "l'Autre", puisqu'ils permettent de toucher les médias présents pour la rencontre, mais échappent au contrôle territorial qui se déploie dans un stade à travers les services de sécurité.

Du fait des "débordements" qui se multiplient de plus en plus à l'intérieur des stades, ces lieux sont devenus également des hauts-lieux du déploiement de la souveraineté locale, régionale ou étatique : contrôler le stade de football devient un enjeu politique fortement symbolique, qui permet également, par le biais des média, la mise en spectacle du contrôle territorial acquis (ou supposé l'être) dans l'ensemble de la ville, de la région et/ou de l'Etat. D'où le déplacement des violences à la sortie des stades, témoignant des limites du contrôle territorial urbain (et de la mise en scène de telles limites, entre territoires (sur)contrôlés et "zones grises").

=> Le stade de football peut donc bien être interprété comme un haut-lieu du spectacle : bien au-delà du seul spectacle sportif, le stade de football devient le lieu de la mise en visibilité des haines communautaires, des différenciations sociales, des tensions politiques.

vendredi 9 octobre 2009

Des nouvelles de la géographie


La GéoGraphie :

Le n°6 de la nouvelle formule de La GéoGraphie est en vente dans les kiosques, et portent sur "Le monde en musiques". En plus des rubriques habituelles (IGN, Société de Géographie, les Nouvelles), on y retrouvera donc des textes sur la musique, sur les manières dont elle se déploie dans l'espace, sur ses migrations, sur ses hauts-lieux, sur son ancrage identitaire...
  • "Nos régions en quête d'images" (Nicolas Vernot)
  • "IGN : Le Top 4 des agglomérations françaises : Lille, Lyon, Marseille, Paris" (Bernard Bèzes et Brice Gruet)
  • "A l'écoute des territoires" (Claire Guiu)
  • "Berlin, capitale musicale" (Boris Grésillon)
  • "Les grands brassages de la musique" (Yves Raibaud)
  • "Les villes ont une couleur sonore" (Jean-François Augoyard)
  • "Les territoires en chantant" (Yoann Couix)
  • "Musiques en fête, fête des territoires" (Guy Di Méo et Marie Pendanx)
  • "L'imaginaire des sons" (Henry Torgue)
  • "La danse en archipel : les bals en France" (Dominique Crozat)
  • "Composer avec l'espace" (Pierre-Alain Jaffrennou)
  • "Les instruments chantent le monde" (Gilles Fumey)
  • "Pour que survivent les musiques traditionnelles"
  • "Lieux de musique en ville" (Denis Laborde)
  • "La musique en sa Cité parisienne" (Claire Guiu)
  • "Les Rolling Stones en tournées (Philippe Bourdeau)
  • "La musique tisse sa Toile" (Gilles Fumey)
  • "Le chaman" (Rodolphe de Koninck)
  • "Il y a 142... à la Société de Géographie" (Gérard Joly)
  • "Les Nouvelles de La GéoGraphie"
A l'occasion de ce nouveau numéro, le blog de la revue fait peau neuve et annonce des changements. A propos du lien entre géographie et musique, on retrouvera également un texte de Claire Guiu : "Espaces sonores, lieux et territoires musicaux : les géographes à l'écoute" (Les Cafés géo, rubrique Vox geographi, 16 novembre 2007), et les comptes-rendus des cafés géo : "La world musique" avec Yann Richard, "Les territoires de l'opéra" avec Frédéric Lamantia, et "Géographie de la danse et du bal" avec Joëlle Dalègre, Maurice Garden et Pascal Dibie.



Les prochains cafés géo :

  • "Quand les géographes se prennent au jeu : espace et jeux vidéo", avec Emmanuel Guardiola, Samuel Rufat et Hovig Ter Minassian, le mercredi 14 octobre 2009, à 18h00, au café de la Cloche à Lyon.

  • "Aux champs... la ville, la vraie ?", avec Mathieu Lersteau et José Serrano, le mardi 20 octobre 2009, à 20h30, au Centre social du Sanitas à Tours.

  • "Réforme administrative et nouveaux territoires de France", avec Jean-Marie Miossec, le mardi 20 octobre 2009, à 20h00, au Café Riche, à Montpellier.

  • "(Géo)politique de l'eau : La Turquie pourra-t-elle assécher ses voisins ?", avec Pierre Gentelle, le mercredi 21 octobre 2009, à 18h30, au Nuovo Caffè Milano à Strasbourg.

  • "L'Europe et la misère du monde : mobilités, politiques migratoires en débats" avec Olivier Clochard, le mardi 27 octobre 2009, à 20h00, au Café de Flore à Paris.

  • "Etre Genevois quand les frontières vacillent", avec Bernard Debarbieux", le jeudi 29 octobre 2009, à 18h00, au Café du Marché à Genève.

  • "Les limites de l'Europe" avec Thibault Courcelle, le mercredi 4 novembre 2009, à 18h30, au café Papagayo à Toulouse.



Festival international de géographie 2010 :

L'annonce officielle a été faite dimanche, lors de la cérémonie de clôture de la 20ème édition du FIG : le thème du FIG 2010 sera "la forêt" et le pays invité sera la Russie.


jeudi 8 octobre 2009

Guerriers et pirates : mythes et réalités


Le Festival international de géographie 2009 avait pour thème "Géographie des mers et des océans", et plusieurs conférences ont abordé le thème de la piraterie maritime. L'intérêt est venu des intervenants qui ont pris le temps de confronter la part de la mythification du pirate et la part de la réalité de la piraterie maritime. Le festival a peine terminé, l'actualité rappelait la prégnance de la piraterie maritime, avec l'attaque du navire de commandement des forces françaises dans l'Océan Indien (La Somme) dans la nuit du mardi 6 et du mercredi 7 octobre 2009. Les interventions au festival ont permis de rappeler un point essentiel : l'événement est aussi créé par les médias, dans leur construction du monde et de ses dangers, au prisme des vides (les zones, les conflits, les faits oubliés) et des pleins (les lieux, les conflits et les faits surmédiatisés) qu'ils mettent en scène. La piraterie maritime, qui connaît certes un réel renouveau, est aussi une construction médiatique. Eric Frécon a ainsi rappelé, dans sa conférence "Pavillon noir sur l'Asie du Sud-Est" (voir le power-point) tout comme dans la table-ronde "Pirates à l'horizon : une scorie des océans mondialisés ?", que la piraterie maritime représente 3796 attaques entre 1991 et 2005, mais que tous ces actes de piraterie n'ont pas été des réussites, et n'ont pas toujours abouti. On assiste à un doublement de tels actes depuis 2004-2005, mais il n'en reste pas moins que la piraterie maritime n'est pas la menace qui fait le plus grand nombre de victimes, en comparaison à d'autres formes de violences. La piraterie maritime accompagne les vagues de mondialisation, selon une équation que l'on simplifie volontairement ici :
mondialisation = multiplication des échanges = recrudescence des actes de piraterie maritime


Les hauts-lieux de la piraterie maritime s'explique à la fois par les caractéristiques maritimes (voies de passage obligées où les navires sont plus nombreux et les encerclements plus faciles à mettre en place) et par les caractéristiques terrestres (les pirates vivant et s'organisant sur terre pour mener des actions ponctuelles et rapides sur mer : les "zones grises" et les Etats défaillis sont donc des points d'ancrage particulièrement prisés, non seulement pour les facilités d'action, mais également pour les facilités de "recrutement" face à la misère de populations qui s'estiment lésées, voire volées de leurs ressources).


Mais la piraterie maritime et la construction médiatique de cette menace répond également à une mythification de l'image du pirate. Alain Miossec a d'ailleurs rappelé dans la table-ronde "Pirates à l'horizon : une scorie des océans mondialisés ?" (dont la vidéo sera rapidement en ligne sur le site des Actes du FIG) la fascination autour du pirate des mers (beaucoup moins développée pour le pirate des airs, à quelques exceptions de science fiction telles que le dessin animé Albator). La mythification de ce "gentil voyou", de ce "pauvre type sympathique" est bien traduite par la place du pirate des mers dans le cinéma (Pirate des Caraïbes) et les dessins animés (même dans le monde manichéen de Peter Pan de Walt Disney, le "méchant" pirate et ses acolytes maladroits sont mis en scène avec un regard bienveillant).


Eric Frécon a également démontré combien la piraterie maritime est également surmédiatisée au vu de sa réalité tant en termes quantitatifs qu'en termes de pertes économiques. En 2008, par exemple, il y a eu 293 actes de pirateries, dont seulement 34 % ont été des "réussites" (pour les attaquants bien évidemment !). Il ne s'agit pas là de dire que la piraterie maritime est une menace qu'il ne faut pas prendre en compte, mais de montrer les intérêts à une surmédiatisation de cette menace, entre fascination face à ces guérilleros des mers (qui, avec seulement une petite embarcation, peuvent prendre d'assaut d'énormes navires) et redéfinition en cours pour les armées des objectifs prioritaires.

Power-point réalisé par Eric Frécon
présenté lors de sa conférence "Pavillon noir sur l'Asie du Sud-est"
(vendredi 2 octobre 2009 - FIG)


La table-ronde "Pirates à l'horizon : une scorie des océans mondialisés ?", notamment l'intervention du géographe Alain Miossec qui est revenu sur un historique des pirates des mers et sur les réalités de leur conditions de vie, très éloignées des images lttéraires et cinématographiques qui "formatent" notre imaginaire sur la piraterie (par exemple, le personnage de Barbe-Noire), a bien montré que la piraterie maritime, malgré la prégnance de la menace, faisait appel à un sentiment d'indulgence ou de sympathie né de cette mythification.


Mais cette imagerie n'est pas seulement utilisée pour les "guerriers des mers". On retrouve également l'utilisation de tout un folklore qui recourt à toutes formes d'arts (bande dessinée, chansons populaires, poèmes...) autour de l'image du guerrier (celui-ci terrestre) défenseur du territoire dans les pays issus de l'ex-Yougoslavie. C'est ce que montre avec pertinence l'ouvrage récemment traduit en français d'Ivan Colovic : Le Bordel des guerriers. Folklore, politique et guerre (Editions Non-Lieu, Paris, 2009, 204 p.). On est là plus dans le mythe de Robin des Bois, défenseur des opprimés, mais également dans l'utilisation de toute une imagerie du mythe du défenseur du territoire et de l'identité. Ces "guerriers des terres" sont ainsi récupérés dans la construction identitaire à des fins politiques, justifiant la mythification des criminels de guerre, comme défenseurs des "vraies" valeurs, des "bonnes gens", sur un territoire approprié et identifié comme "mon" territoire (et pas celui de "l'Autre", ce "criminel" qui usurpe "mes" terres !). De la terre à la mer, les contes pour enfants, la culture populaire, les Arts sont utilisés pour "formater" notre conception du monde.



A lire en ligne sur la piraterie maritime :



Revues à lire :



jeudi 1 octobre 2009

"À quelles conditions l'approche géopolitique est-elle efficace ?"

La question "À quelles conditions l'approche géopolitique est-elle efficace ?" a été posée ce matin, par Thierry Garcin, dans son émission Les enjeux internationaux, à Yves Lacoste, en l'honneur de l'ouverture du Festival international de géographie. A écouter pour retrouver les grands fondamentaux de la géopolitique, définie par Yves Lacoste comme "les rivalités de pouvoir sur des territoires", toute sorte de pouvoir (pas seulement les Etats, mais aussi les groupes armées, mafieux, tribaux...) sur des territoires aux dimensions très diverses : d'où différents niveaux d'analyse qui mettent en scène des emboîtements d'échelles. Emboîtement des enjeux, projections à des milliers de kilomètres de rapports de force (ex : terrorisme), combat urbain et segmentation du territoire urbain que se disputent différentes milices...


L'occasion de préciser que le blog s'arrête quelques jours, le temps du festival... le temps d'aller écouter tant de géographes qui ont tant de choses à dire pour expliquer les différents enjeux du monde actuel, et pas seulement en termes de rivalités !