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jeudi 19 novembre 2009

Mise en tourisme d'un mur : la zone démilitarisée en Corée du Sud


On découvrira sur le site de l'Association pour le Développement de la Recherche et des Etudes sur les TourismeS (ADRETs), une intéressante analyse du géographe Jean-Christophe Gay (spécialiste de la géographie du tourisme) à partir d'une "Photo Line sur la Demilitarized Zone (Corée du Sud)" (rubrique "La photo du mois", novembre 2009).






Si l'on présente le plus souvent les murs comme des moyens matériels pour marquer le cloisonnement des territoires (que ce soit à l'échelle de l'Etat comme entre Etats-Unis et Mexique, à l'échelle intra-étatique dans l'aménagement du territoire comme en Israël-Palestine, ou à l'échelle urbaine comme à Belfast ou à Nicosie, mais également dans le cas des gated communities), la mise en visibilité de la frontière est également un produit touristique. En témoignent les flots de touristes qui se rendent sur les traces du Mur de Berlin. Il existe donc une patrimonialisation de certains de ces murs, même dans les cas où ceux-ci sont des symboles que l'on rejette : par exemple dans le cas de Berlin, la mise en patrimoine est là pour rappeler au touriste combien le Mur était le symbole de la privation de liberté, de la division de la ville, de la fragmentation des espaces de vie... D'ailleurs, le premier réflexe est plutôt celui de la démolition, de la destruction de telles traces dans les paysages. Le "devoir de mémoire" (et son homologue, plus marchand, le "tourisme de mémoire") ne se met en place que plus tard, progressivement, et lorsque les murs ne sont plus ancrés comme une blessure dans le paysage. Dans le cas de la zone démilitarisée entre les deux Corées qu'analyse Jean-Christophe Gay, le paradoxe vient sûrement de la mise en tourisme d'un mur encore édifié et significatif (en témoignent ses remarques sur l'impossibilité de prendre des photographies et le contrôle du touriste dans ses pratiques touristiques elles-mêmes !).



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