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dimanche 27 décembre 2009

Un noël géographique


Pour clore ces fêtes de Noël et vous souhaiter à tous de profiter des festivités de fin d'année, quelques liens vers des réflexions sur l'implication de la réflexion géographique pour comprendre et étudier Noël. En témoigne ce dossier de Marc Lohez ("Edition de Noël", Les Cafés géographiques, 5 décembre 2004). En plus d'une carte montrant la naissance et la diffusion du mythe du Père Noël, on découvre ainsi la pertinence des questionnements géographiques pour interroger la dimension spatiale de cette fête et de son personnage emblématique, à travers des réflexions sur les espaces du Père Noël (notamment autour de la question de sa mondialisation, sur les objets symbolisant ces fêtes (crêches et sapins), sur la géographie des saveurs dans les repas de Noël (notamment autour de produits emblématiques de ces fêtes tels que les huîtres et le vin, mais également sur les circuits parcourus par les produits alimentaires pour arriver dans nos assiettes et ainsi composer le repas vécu comme traditionnel), ou encore sur la géopolitique du Père Noël.

Ces différentes réflexions géographiques font écho à de nombreux articles parus dans nos journaux ces jours-ci, et montrent l'intérêt des questionnements sur les fêtes de Noël, depuis la mise en tourisme des marchés de Noël (et parfois même leur exportation) ou même de la maison du Père Noël dans divers lieux (qui se disputent la primauté de cet espace mythique), jusqu'à la diversité des manières de célébrer cette fête de par le monde (témoignant que la mondialisation n'est pas synonyme d'uniformisation), la question de l'utilisation d'objets hautement symboliques (tels que le sapin) d'une fête aux valeurs chrétiennes malgré sa laïcisation dans certaines parties du monde, les tensions géopolitiques qui existent dans certaines régions du monde autour de la célébration de cette fête (parce que Noël est un moment symbolique qui s'exprime dans des territoires), la question de la gestion des déchets provoqués par ces fêtes, ou l'utilisation des nouvelles technologies de l'information (dont les géographes montrent les dimensions spatiales, à l'instar du blog d'Arthur Devriendt ou des Actes du Festival de géographie de 2005 sur la thématique "Le monde en réseaux. Lieux visibles, liens invisibles") pour faire suivre "en direct" à des internautes du monde entier le parcours du Père Noël à travers Google Earth. Et ces questions se recoupent, comme en témoigne cette extraterritorialisation de la dispute territoriale qui opposent Serbes et Albanais au Kosovo dans le cyber-espace, autour de la question de la légitimité des fêtes de Noël dans un territoire où la question de l'identité reste un point de tension très fort.

De quoi alimenter vos réflexions sur les fêtes qui viennent de se dérouler... et vous souhaiter une très bonne fin d'année !



mardi 22 décembre 2009

Colloque "A quoi sert la géographie ?"


Dans le cadre de son cycle de conférence "A quoi servent les sciences sociales ?" (voir également le hors-série n°9 de la revue datant de novembre 2009), la revue Tracés  organise un colloque consacré à la géographie à l'Ecole normale supérieure de Lyon, le 4 février 2010. L'argumentaire par lui-même est une source d'informations sur l'épistémologie de la géographie et de questionnements sur son avenir.



Présentation du colloque par les organisateurs
Yann Calbérac et Aurélie Delage


La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre. 
Yves Lacoste, 1976.
 

La géographie ne sert-elle qu'à faire la guerre ?

A la question « A quoi sert la géographie ? », il est tentant de répondre, à la suite d’Yves Lacoste (1976) : « d’abord, à faire la guerre ! » (LACOSTE Yves, 1976, La géographie, ça sert, d’abord, à faire la guerre, Maspero, Paris ; nouvelle édition revue et augmentée, 1982 ; réédition La Découverte, 1988, Paris). Par cette formule provocatrice prononcée alors que la géographie est plongée dans une crise identitaire sans précédent au cours de laquelle seront redéfinis ses objets, ses méthodes et surtout ses finalités, le géographe entend mettre l'accent sur les dimensions politique et pratique de sa discipline que la tradition vidalienne a choisi d'occulter. Ce brouillage est d'autant plus surprenant que l'oeuvre de refondation de la discipline entamée par Vidal de La Blache à la fin du XIXe siècle s'inscrit dans un contexte intellectuel et social très particulier, certes celui de la redéfinition des champs académiques dans l'horizon du positivisme, mais également celui de la préparation de la revanche contre l'Allemagne et de la construction intellectuelle et symbolique de la IIIe République. Ainsi la géographie est-elle mobilisée pour donner cohérence et consistance à un territoire meurtri dont il s'agit de reconstituer l'intégrité : Le tour de France de deux enfants de Giordano Bruno et le Tableau de la géographie de la France de Paul Vidal de La Blache (prélude à la monumentale Histoire de France des origines à la Révolution de Lavisse) ont un même objectif, exalter le sentiment d'appartenance envers un territoire enfin donné à voir sous ses meilleurs aspects (LEFORT Isabelle, 1992, La lettre et l'esprit. Géographie scolaire et géographie savante en France, Editions du CNRS, Paris, 257 p). Ce coup de force – qui privilégie la dimension spéculative de la géographie au détriment de son utilité pratique – est d'autant plus surprenant qu'il va à l'encontre des traditions épistémologiques qui ont précédé la géographie vidalienne. La géographie coloniale par exemple, tournée vers la connaissance des populations à coloniser, a fourni les prémices des réflexions sur l'aménagement du territoire. Bien plus, en dépit de leur étonnante neutralité académique, les disciples de Vidal mettent leur savoir au service de l'Etat. Après la mort de Vidal qui survient en 1918, c'est son gendre Emmanuel de Martonne, chef de file de l'Ecole française de géographie, qui oeuvre au tracé des frontières d'Europe centrale à la Conférence de Versailles.

Ce paradoxe est au coeur de la réflexion d'Yves Lacoste : apparemment dépolitisée (quoi de plus rébarbatif que la nomenclature des préfectures ?), la géographe est au contraire un outil de domination aux mains des militaires, mais surtout des puissants de toute nature (notamment ceux qui détiennent le pouvoir économique) qui le confisquent. Il met donc l'accent, sur la nature hautement stratégique du savoir géographique, surtout s'il est dépouillé de ses oripeaux académiques. Cette brèche, ouverte avec fracas par des intellectuels engagés à gauche dans les années 1960 et 1970 se retrouve au coeur de la réflexion théorique.



Les usages de la géographie sont au fondement du questionnement disciplinaire.

Ce mouvement d’introspection critique entamé lors de la crise d’identité que traverse la géographie de la fin des années 1960 au début des années 1980 pose la question de l’utilité sociale de la discipline et fait ressurgir les paradoxes et les apories d’un paradigme qui s’est construit pour répondre aux ambitions nationales de la Troisième République : dans le contexte des décolonisations et de la Guerre froide, soutenir la construction idéologique nationale ne peut plus être le seul objectif de la discipline. Cet effort s'est fait au détriment de son efficience immédiate. Pire : l’institutionnalisation de la discipline et la consolidation de sa position académique s’est faite au détriment de ses courants tournés vers l’action. La géographie académique a gagné en prestige ce qu’elle a perdu en utilité auprès des milieux économiques.

C’est précisément cette inadéquation entre la demande sociale et l’offre académique qu’ont pointée les rénovateurs de la discipline géographique. La diversité des réponses proposées a permis de faire évoluer les questionnements de la discipline, de renouveler son objet et de moderniser ses outils théoriques. Ainsi Michel Phlipponeau promeut-il la « géographie appliquée » (PHLIPPONEAU Michel, 1960, Géographie et action. Introduction à la géographie appliquée, Editions A. Colin, Paris, 226 p. Près de 40 ans plus tard, il revient sur ce débat dans La géographie appliquée : du géographe universitaire au géographe appliqué, Editions A. Colin, Paris, 299 p., 1999), c'est-à-dire une géographie exclusivement tournée vers l'aménagement des territoires et l'intervention sur ceux-ci. Les débats passionnés qui suivent cette proposition (et toujours pas cicatrisés à la fin des années 1990) soulignent la difficulté de la discipline à penser son rapport avec le politique et les décideurs.

Alors que le projet de la géographie académique aboutit à la description encyclopédique du monde, se développe dès le début du XXème siècle - sur ses marges et en périphérie de l’institution - un champ du savoir autonome, celui de l’urbanisme et de l’aménagement – à visée opérationnelle. Quand la géographie s’arc-boute sur sa méthode, le champ de l’urbanisme se concentre sur un objet, la ville, et réunit pour ce faire des spécialistes issus de diverses disciplines comme la géographie, la sociologie, l’anthropologie, le droit, ou encore l’économie. Ce courant opérationnel bénéficie de la forte demande sociale et politique, notamment après la Seconde Guerre mondiale, dans la France de la reconstruction puis des Trente Glorieuses, caractérisée par une forte croissance des villes et la modernisation des infrastructures entre autres. Si l’urbanisme s’institutionnalise au cours du siècle, il ne donne pourtant pas lieu à la création d’une profession (« l’urbaniste ») : c’est l’appel aux compétences qui prime (CLAUDE Viviane, 2006, Faire la ville. Les métiers de l’urbanisme au XXème siècle, Editions Parenthèse, Marseille, 253 p.). Au inal, ce n’est pas tant la science qui se met au service de l’action, mais plutôt l’action qui instrumentalise la science, les connaissances scientifiques, adoptant envers elles un rapport opportuniste.



La géographie est partout mais où est le géographe ?

La discipline contemporaine a pris le « tournant géographique » (LEVY Jacques, 1999, Le tournant géographique. Penser l’espace pour lire le monde, Editions Belin, Paris, 400 p.) : en faisant du territoire un construit social et de la géographie la science qui étudie la dimension spatiale de la société, la discipline s'est dotée des outils intellectuels pour penser ses liens avec la société. Bien plus, le contexte intellectuel contemporain est favorable sinon à la géographie du moins à la prise en compte de la dimension spatiale de la société. L’essor des courants de pensée post-modernistes a en effet mis l’accent non plus sur l’idée de développement continu (rendant caduc certaines approches historiques) mais au contraire sur la fragmentation des sociétés, continuellement travaillées par l’altérité et par des trajectoires divergentes (STASZAK Jean-François (dir.), 2001, Géographies anglo-saxonnes : tendances contemporaines, Editions Belin, Paris, 313 p.). Enfin, les bouleversements qui affectent le monde contemporain à toutes les échelles, depuis les processus d'urbanisation sans précédent jusqu'à la mondialisation (DUMONT Marc, 2008, La géographie. Lire et comprendre les espaces habités, Editions Armand Colin, 128 p.), ont ainsi rendu populaires des représentations spatiales largement diffusées, depuis les cartes de Samuel Huntington du « choc des civilisations » ou les prévisions apocalyptiques liées au réchauffement climatique, jusqu’aux évolutions des centres de nos villes. Dans cette perspective, il est fécond d’interroger ce que la géographie peut offrir à la société pour l’aider à appréhender et représenter les évolutions qu’elle doit affronter.

A travers l’exemple de la géographie et de l’urbanisme, c'est la pertinence de l'opposition entre savoir et science telle que Michel Foucault l'a mise en valeur qui sera mise à l’épreuve. Au-delà du questionnement du projet géographique, ses outillages théoriques et méthodologiques, c’est la nature de la demande sociale qu’il convient d'interroger, afin d’étudier cette dernière avec les outils de la discipline. Les géographes ont-ils le monopole de l’espace et de son intelligence ?



Pré-programme de la journée du 4 février 2010

9h30 – 10h : Ouverture de la journée

- Ouverture : Olivier Faron, directeur général de l’Ecole normale supérieure de Lyon.
- Présentation de la journée : Aurélie Delage (IUL, Lyon 2) et Yann Calbérac (Paris-Sorbonne).


10h – 11h15 : Quelles géographies pour quels publics ?
Penser la circulation des savoirs entre les mondes académique et extra-académique conduit à s’interroger sur les publics de la géographie, sa réception et plus largement la « demande sociale » qu’il formule. Cette première table ronde a pour objectif d’interroger les formes, les modalités et les lieux où prend corps cette demande sociale.

- Sylvain Kahn, enseignant à SciencesPo., producteur de l’émission Planète Terre sur France Culture
 
- Isabelle Lefort, professeur à Lyon 2


11h15 – 12h30 : « Penser l’espace pour lire le monde » (Jacques Lévy)
Si la géographie apporte des outils d’analyse et de compréhension des configurations contemporaines, il est normal de retrouver des géographes hors de l’institution académique et qui mettent leurs compétences disciplinaires au service d’intérêts extra-scientifiques. Cette table ronde permettra d’étudier la demande sociale sous l’angle de l’implication des géographes dans différents lieux de la cité :

- Paul-David Regnier, Total
- Anaïs Blanchard, DRASS Ile-de-France


12h30 – 14h30 : déjeuner libre


14h30 – 15h45 : Le statut et la position de l’expert et les lieux de l’expertise
Si des géographes quittent la sphère académique, d’autres mettent leurs compétences géographiques au service des publics tout en gardant une position extérieure. C’est la figure de l’expert qui sera interrogée dans cette table ronde qui réunira des géographes devenus chefs d’entreprise à la tête de cabinet d’expertise. Au-delà du statut de l’expert, c’est la circulation des savoirs entre l’Université et les attentes du public qui sera questionnée.

- Patrick Poncet, docteur en géographie, dirigeant des entreprises QualCity et MapsDesigners, président de l'association WhereSciences
- Martin Vanier, professeur d’aménagement et urbanisme à Grenoble 1
- Marc-Jérôme Hassid, chef d’entreprise Alternimpact


15h45 – 16h : pause café


16h – 17h15 : La ville comme lieu de circulation et de co-production des savoirs : quelle formation ?
Cette dernière table ronde sera l’occasion, à partir de l’exemple urbain, d’appréhender les relations et les échanges que tissent les géographes et les urbanistes avec les gestionnaires (élus, ingénieurs…) des villes, et d’interroger la formation des professionnels de la ville.

- Franck Scherrer, professeur à l’Institut d’Urbanisme de Lyon
- un autre intervenant à déterminer


17h30 – 18h30 : Conférence de clôture
Michel Lussault, professeur à l’ENS de Lyon, président de l’Université de Lyon




lundi 21 décembre 2009

France Culture dans les Balkans


Pour les fêtes de Noël, plusieurs émissions de la radio France Culture seront proposées en direct de Sarajevo et de Belgrade. Peuvent être ainsi ré-écoutées les nombreuses émissions de la journée consacrées aux Balkans : Les matins de France Culture, Les Enjeux internationaux de ce lundi 21 décembre 2009 consacrés à la situation en Bosnie-Herzégovine (voir également l'émission du 17 novembre 2009), Tout arrive ! consacrée à la vie culturelle de Belgrade, Du grain à moudre autour de la question de la Serbie entre intégration européenne et défense du Kosovo, et La fabrique de l'histoire autour de la présence de Nihad Hasanovic (écrivain, traducteur, bosnien de Bihac au Nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine, tout jeune soldat pendant la Guerre en ex-Yougoslavie) et Milomir Kovacevic (photographe).

Parmi ce programme chargé, à noter La fabrique de l'histoire du mercredi 23 décembre 2009 (9h00-10h00) consacrée à la question des traces de la guerre dans Sarajevo avec pour invités Jovan Divjak (serbe bosnien, ancien général commandant le 1er Corps d'Armée de l’armée de la république de Bosnie et d’Herzégovine lors de la Guerre de Bosnie, notamment auteur de Sarajevo, mon amour), Selma Campara (réfugiée en France pendant la guerre), Sanja Buric (comédienne, restée à Sarajevo pendant le siège) et Jean-François Daoulas (architecte chargé de la reconstruction). Voir, à ce propos, le site Géographie de la ville en guerre sur les transformations de l'espace social dans la ville de Sarajevo (voir le court extrait du mémoire de DEA sur le passage d'une ville cosmopolite à une ville homogénéisée) ainsi que les billets consacrés à cette ville sur ce blog.

Les autres émissions de la semaine seront toutes consacrées à l'histoire des Balkans :
* mardi 22 décembre : une longue histoire de Sarajevo ;
* jeudi 24 décembre : comment enseigne-t-on l'histoire dans les Balkans aujourd'hui ?

Suite aux mouvements sociaux sur Radio France, plusieurs de ces émissions de radio ne sont pas disponibles à l'écoute (pour le moment seulement ?). Néanmoins, on peut retrouver sur le site de France Culture une sélection d'ouvrages sur les Balkans et une présentation vidéo du drame de Srebrenica et ses conséquences. L'émission La Fabrique de l'histoire complètera ce dossier par une mise en ligne de diaporamas sur la ville de Sarajevo.



mardi 15 décembre 2009

Conférences autour de l'exposition "L'Afghanistan et nous (2001-2009)



Les organisateurs de l'exposition photographique L'Afghanistan et nous 2001-2009 (voir le compte-rendu) proposent trois journées de conférences consacrées à des débats, des projections de films et des tables-rondes, autour de la question de la situation actuelle en Afghanistan. Ces conférences auront lieu au Musée de l'Armée (Invalides, Paris) où se déroule l'exposition jusqu'au 26 février 2010. Entrée libre sur réservation préalable au 01-44-42-38-77. Voir le programme.


Mercredi 13 janvier 2010 : Ouverture du cycle (20h00)
Projection du film L’Homme qui voulut être roi, de John Huston (1975), présenté par Patrick Brion.


Jeudi 14 janvier 2010 : Histoire et société (14h00-18h00)
Table ronde animée par Faraguis Nazer, journaliste - RFI
En présence de S.E. l’Ambassadeur de la République islamique d’Afghanistan Omar Samad
Intervenants :
* Michael Barry, chercheur en langues et civilisations musulmanes à l’Université de Princeton ;
* Gérard Chaliand, géostratège ;
* Olivier Roy, directeur de recherche au CNRS.

Projection du documentaire Massoud l’Afghan de Christophe de Ponfilly, 1998.

Projection de Terre et cendres (2003), de Atiq Rahimi (20h00).


Vendredi 15 janvier 2010 : Rôle et actions menées par les forces françaises (14h00-18h00)
Table ronde animée par Laurent Henninger, chargé d’études au département Histoire de la défense et de l’armement, à l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (IRSEM).
Intervenants :
* Le colonel Michel Goya, directeur d’études à l’IRSEM ;
* Le colonel Geoffroy de Larouzière-Montlosier, professeur au Cours supérieur d’état-major (CSEM) ;
* Le colonel Jacques Aragones, professeur au Collège interarmées de Défense ;
* Le chef d’escadron Nicolas Michel, chef du service de productions audiovisuelles de la Gendarmerie (SPAG).

Projection d’un documentaire de Patrick Chauvel sur les troupes britanniques stationnées dans la région de Helmand.

Projection de L’étoile du soldat de Christophe de Ponfilly (2006), présenté par Bertrand Gallet, réalisateur (à 20h00).


Samedi 16 janvier 2010 : Regards sur l’Afghanistan: photographique, filmique, journalistique (14h00-18h00)
Table ronde animée par Valérie Rohart, journaliste - RFI
Intervenants :
* Des photographes de l’Agence VII / VII Network : Eric Bouvet, Balazs Gardi, Ben Lowy, Seamus Murphy (sous réserve : Lynsey Addario et Ron Haviv) ;
* Une équipe de l’Etablissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense (ECPAD) ;
* Nathalie Nougayrède, correspondante diplomatique pour Le Monde.

Projection de reportages réalisés par l’ECPAD.

Projection du film Le cahier de Hana Makhmalbaf (2007) à 20h00.


lundi 14 décembre 2009

Le paysage-spectacle dans la guerre : L'urbicide, une mise en scène de la haine dans la ville


Les Secondes Journées doctorales en paysage (qui ont eu lieu les 3 et 4 décembre 2009 à l'Ecole du Paysage de Blois) ont été l'occasion de présenter l'approche paysagère comme grille de lecture fondamentale dans l'analyse des villes en guerre, au prisme de l'exemple de l'urbicide. L'idée était de montrer que les paysages de ruines ne sont pas seulement des conséquences visibles des affrontements qui traduiraient une "fatalité" des bâtiments à se trouver au cœur des points de tension : ils sont aussi – et de plus en plus du fait de la forte médiatisation des conflits armés aujourd’hui – des "lieux discursifs", dans la mesure où la ruine est mise en scène dans la ville pour rendre visible des discours politiques "orchestrés" par les belligérants. C'est dans ce sens que l'approche paysagère prend tout son intérêt pour l'analyse des villes en guerre : les acteurs syntagmatiques ont conscience de pouvoir utiliser le paysage comme image et la destruction choisie de géosymboles comme mise en visibilité de discours de haine dans la ville. Parallèlement, les habitants ont conscience de cette mise à mal du paysage urbain comme image, ce qui se répercute sur leurs pratiques spatiales. Voici le power-point fait lors de la présentation aux Journées doctorales en paysage.




Retrouvez cette présentation sous format PDF.



Sur la question du paysage, on retrouvera notamment, sur le site de l'encyclopédie de géographie en ligne Hypergéo, la définition du paysage et un historique du paysage proposés par Cyril Gosme. On retrouvera également une autre définition du paysage, les définitions du paysage visible (et le schéma complémentaire), de la production du paysage, de la perception des paysages, du statut spatial du paysage, des utilisations du paysage, ainsi que le schéma du système de définition du paysage proposés par le Laboratoire Théma (Université de Besançon).

Vivre la ville en guerre


A l'occasion des Rencontres d'Histoire critique organisées par l'Université Populaire des Hauts-de-Seine et Les Cahiers de l'histoire les 27 et 28 novembre 2009, sur la thématique "Vivre la ville", une table-ronde a été organisée sur la thématique "Les villes en guerre", confrontant ainsi différentes périodes du XXème siècle (Première Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale, conflits contemporains), différents types de conflits (guerres interétatiques, guerres civiles), différents types de combats dans la ville (la ville bombardée, la ville assiégée, la ville assaillie, la ville insurgée, la ville otage... On retrouve d'ailleurs là les types de villes en guerre analysées par Jean-Louis Dufour dans son ouvrage incontournable La guerre, la ville et le soldat). Pourtant, des analogies (avec toutes les limites que pose un tel exercice) peuvent être faites, comme l'a montré les complémentarités qui se sont faites entre les interventions d'André Loez sur la ville en guerre dans le contexte de la Première Guerre mondiale, de Christian Chevandier sur la ville du Havre et ses destructions/reconstructions au cours du XXème siècle, et mon intervention sur les villes en guerre dans les conflits contemporains. Les principaux points communs se retrouvent notamment dans la question de "Vivre la ville", où les problématiques de l'approvisionnement, de l'enfermement, de la peur, des bombardements, des déplacements, des questions de mémoire, des recompositions du pouvoir dans l'espace urbain, des fragmentations, de la question du travail... amènent les habitants à reconsidérer leurs espaces de vie et leurs pratiques spatiales, par-delà le seul temps de la guerre. La question de l'espace et des territoires semble tout à fait pertinente pour permettre une comparaison des villes en guerre au XXème siècle.






Voir ce power-point sous format PDF.



"Les pouvoirs dans la ville" (L'espace politique n°8)


Le dernier numéro de la revue L'espace politique (n°8, 2009/2), sous la direction de Céline Vacchiani-Marcuzzo et Catherine Fournet-Guérin, est consacré à la thématique "Les pouvoirs dans la ville".

Il s'agissait dans ce numéro de "traiter de la question des pouvoirs dans la ville dans une optique épistémologique d’une part (la ville constitue-t-elle une échelle d’action réellement pertinente dans les logiques de pouvoir, ou bien plutôt une simple échelle d’analyse ?), et à partir d’études de cas exemplaires d’autre part. Ils pourront s’intéresser aux acteurs dans la géopolitique de la ville, dans une perspective multiscalaire : pouvoirs nationaux voire supranationaux (cas de l’Union européenne), pouvoirs locaux, institutionnels ou informels, publics ou privés (rôle par exemple des grandes entreprises du BTP ou des cabinets d’architectes internationaux), réseaux d’influence (NIMBY, …). L’étude de paysages urbains du pouvoir (théâtralisation du pouvoir, modelage de l’espace urbain valorisant des espaces naturels, géopolitique des transports urbains…) fait également partie des dimensions attendues dans ce numéro". Les résumés proposés ici sont ceux des auteurs des articles.


Catherine Fournet-Guérin et Céline Vacchiani-Marcuzzo : "Les pouvoirs dans la ville"
Edito proposé par les deux coordinatrices du numéro qui présente les enjeux d'une analyse spatiale des pouvoirs dans la ville : "La ville constitue ainsi un objet essentiel dans l’approche politique de l’espace. Pourtant elle occupe une place relativement récente, mais croissante, dans la géographie politique contemporaine alors qu’elle constitue un véritable laboratoire d’expériences à travers les pouvoirs, souvent anciens, qu’elle concentre et ceux, plus récents, qu’elle génère".


"En fonction de leur poids démographique et économique, les villes jouent un rôle politique plus ou moins important, de l’échelle locale et régionale à l’échelle nationale et internationale. Cette compétition des villes n’est évidemment qu’un aspect de la géopolitique urbaine qui se développe sous de multiples formes au sein des agglomérations, en particulier dans cette dialectique des territoires et des pouvoirs entre les municipalités qui les composent.
Jeu des acteurs, rapports de force et luttes de pouvoir, enjeux et conflits de localisation et d’aménagement sont les termes de l’analyse géopolitique de l’espace urbain. Celle-ci peut se définir par quatre images : celle du théâtre et de la mise en scène, celle du champ de bataille où les acteurs déploient leurs stratégies, celle de l’entreprise de construction dans laquelle l’agglomération apparaît comme un édifice géopolitique et celle du chantier de rénovation qu’est la réforme territoriale.
En plus d’être une géographie des acteurs, des enjeux et des conflits de territoires, la géopolitique urbaine est une géographie de la représentation, c’est-à-dire de la perception et de l’image de la ville, tout comme une géographie des modes de désignation et de répartition des représentants des citoyens dans la cité.
Si la géopolitique urbaine ne dit pas toujours son nom, elle est bien présente en ordre dispersé dans les publications géographiques. D’essence éminemment critique, elle ne peut rester indifférente aux réalités vécues par les citoyens et aux luttes urbaines dans lesquelles ils sont engagés. De plus, les lieux de la contestation constituent des sources fécondes de connaissance du terrain et du rôle des acteurs. Force de remise en cause du système politique qui gère et aménage le cadre de vie dans les villes et les agglomérations, la géopolitique urbaine est aussi une force de proposition".



"Cet article s’intéresse à Achgabat et Astana, respectivement capitales du Turkménistan et du Kazakhstan. Ces deux études de cas permettent de recenser les instruments à disposition pour analyser les rapports entre espace (objet de la géographie) et pouvoir (objet de la science politique). Dans chacune des deux villes, le chef d’Etat se fait architecte et urbaniste ; son influence sur les projets d’aménagement est considérable. Dans le même temps, l’espace urbain y sert d’outil pour mettre en scène le pouvoir présidentiel : la figure du souverain est glorifiée par nombre de monuments et le discours venant légitimer le régime s’appuie sur une architecture identitaire. Etudiant l’urbanisme autoritaire centrasiatique dans sa double dimension – production de l’espace et mise en scène du pouvoir – les auteurs proposent une grille de lecture pour analyser le pouvoir dans la ville. En incitant science politique et géographie à adopter une démarche commune et à envisager d’autres cas et échelles d’analyse, cet article plaide pour une étroite collaboration entre les deux disciplines. Par cet enrichissement mutuel, la science politique pourrait investir l’espace des sociétés, tandis que la géographie se doterait d’outils pour examiner les acteurs qui font la ville et les représentations qu’ils produisent".


"Ces dernières années, des réflexions critiques émanant d’intellectuels ont émergé sur la question du droit à la ville et sur la façon dont ce droit peut s’exprimer. Comme les discours concernant les droits prennent de plus en plus d’importance, les groupes de population, tels les migrants, déjà exclus de la participation à la vie sociale, économique et politique de la ville, s’affirment de plus en plus et deviennent très exigeants sur la question de leur intégration. Dans le processus de franchissement des frontières comme dans celui de la définition et de la revendication des droits, des luttes sociales et politiques existent sur l'appropriation des espaces par les migrants. La citoyenneté n'est pas toujours automatique et, inévitablement, des discriminations raciales, ethniques ou encore religieuses apparaissent. Cet article examine les épreuves et les tribulations de migrants internationaux dans la municipalité de eThekwini (néotoponyme de Durban). Il fait valoir qu’en raison de leur situation illégale, les migrants à Durban sont soumis à des niveaux élevés d'exploitation, subissent la xénophobie et mènent une existence précaire. A Durban, l'autorité locale ne s’est pas encore engagée de manière constructive pour résoudre les problèmes des migrants et des réfugiés, et la réponse politique est allée d'une négligence bénigne à une hostilité active. La quasi totalité des principaux textes politiques émanant de la municipalité d’eThekwini ne font aucune référence aux migrants. Ceux-ci survivent ainsi grâce au soutien des organisations religieuses, des ONG et des réseaux informels. Toute discussion sur les droits de l'homme et sur l’occupation de l'espace soulève inévitablement des questions d'éthique, de moralité et de justice sociale. L'expérience des migrants à Durban et dans d'autres lieux d'Afrique du Sud accrédite l’idée que la question des droits de l'homme n’est envisagée que d’un point de vue purement rhétorique et qu’elle révèle un manque de volonté politique pour la rendre opérationnelle en termes d’avancées réelles".


"Quelques mois après l’élargissement de l’espace Schengen à la Pologne en décembre 2007, cet article analyse l’effet de l’ouverture de la frontière germano-polonaise sur les relations transfrontalières au sein de la ville-doublon de Francfort-sur-l’Oder/Słubice. Les dernières barrières politiques tombées, il montre que d’autres obstacles entravent encore une coopération plus approfondie entre les deux rives. Notre analyse géopolitique s’appuie sur une enquête de terrain menée dans la ville-doublon, portant notamment sur les barrières culturelles et le vécu des habitants en relation avec la frontière".


"Cet article s’inscrit dans le renouveau de la littérature sur la gentrification en étudiant le rôle des politiques publiques dans le processus de gentrification à Paris intra-muros. L’approche choisie se garde d’être seulement technique pour proposer une analyse critique de cette question et dévoiler les enjeux politiques de l’action publique telle qu’elle y est menée aujourd’hui. Une fois présentés les acteurs, les facteurs et les dynamiques spatiales de la gentrification depuis les années 1980, l’article s’intéresse plus particulièrement aux politiques publiques menées depuis le passage à gauche de la municipalité en 2001. Face à l’ambiguïté plus ou moins entretenue par les pouvoirs publics quant aux objectifs et aux destinataires de leur action, il s’agit de clarifier les enjeux et les effets de différentes politiques – logement, espaces publics, culture – en mettant en évidence leur cohérence dans l’accompagnement de la gentrification. Nous verrons que le renouveau de l’action publique promu par la nouvelle municipalité n’est pas en mesure d’arrêter le processus de gentrification dans l’habitat et contribue au contraire à l’accompagner par l’aménagement des espaces publics et la politique culturelle".


"Les pratiques néolibérales sont la nouvelle orthodoxie en matière de gestion urbaine par les autorités municipales (« gouvernance urbaine »). Elles imposent des limites à la participation citoyenne et à des formes plus démocratiques d’engagement dans la ville, en particulier lorsque ces dernières remettent en question les discours officiels selon lesquels les villes s’efforcent d’être des espaces compétitifs dans l’économie mondialisée. Cet article présente une approche théorique de ces limites suivant deux propositions connexes. La première postule l’adoption d’une configuration post-politique par la gouvernance urbaine. La deuxième, reflétant en cela une telle configuration, avance que « l’esprit d’entreprise en milieu urbain » se définit désormais par un nouveau genre de politique, le « néo-populisme urbain ». Contre l’impératif consistant à créer la ville compétitive, le néo-populisme se définit par l’élaboration d’une politique du consensus, dont l’effet est de marginaliser les contestations et les dissensions".


"Ce texte traite de la construction du pouvoir collectif en milieu urbain dans une perspective de développement durable. Celle-ci requiert l’émergence d’une capacité d’action collective à partir d’un ensemble d’entités territoriales – ici les communes – regroupées dans un espace commun - ici les territoires de projet. L’étude de la communauté de communes Volvic Sources et Volcans dans l’aire métropolitaine clermontoise met en évidence deux phases dans ce processus – l’établissement de la compatibilité entre les entités, puis l’établissement d’une interdépendance – qui se distinguent par leur mode de territorialisation : fragmentation, puis réinvention du territoire. Il ressort que ce processus engendre paradoxalement une forme de détachement territorial qui s’explique par les inégalités territoriales de pouvoir. L’efficience des territoires de projet comme outil de développement durable sera alors discutée. Nous suggérons que l’approche territoriale du développement durable s’accompagne d’une prise en compte des inégalités territoriales de pouvoir qui pourrait donner lieu à une ingénierie territoriale politique".


Le prochain numéro de la revue L'espace politique, sous la direction de Gérard Dussouy, sera consacré aux "Théories de la géopolitique" (parution en 2010).



Des cafés géo, une journée d'étude et un séminaire en perspective (décembre 2009 - janvier 2010)


Voici une liste, très loin d'être exhaustive, de quelques événements en géographie, études urbaines et études de la guerre pour ces prochains jours et la rentrée 2010. De quoi satisfaire tous les curieux qui s'interrogent sur l'urbanité et la conflictualité.




Lundi 14 décembre 2009 :
Un café géopolitique avec Fariba ADELKHAH et Marie LADIER-FOULADI sur la situation de "L'Iran : l'impasse ?", au Snax Kfé à 19h00 (182 rue St-Martin, Paris 3ème arrondissement).



Mardi 15 décembre 2009 :
Un café géo avec Jean-Paul CHARVET et Sophie MOREAU, autour de la problématique : "Peut-on nourrir les riches avec les terres des pauvres ? Questions sur le land grabing", au Café de Flore à 20h (172 boulevard St-Germain, Paris 6ème arrondissement).



Jeudi 7 janvier 2010 :
Dans le cadre du séminaire "Zones frontières. Repenser la recherche sur la pauvreté (2009-2010). Discours et méthodes" organisé par Patrick Bruneteaux, Cédric Frétigné et Daniel Terrolle, la première séance sera consacrée à la question "Etudier la pauvreté : par-delà misérabilisme et populisme". Elle aura lieu de 16h00 à 20h00, à l'Université Paris I (Panthéon-Sorbonne), salle 216 (Paris 5ème arrondissement). Voir le programme des autres séances du séminaire.

* Cédric Frétigné : "Une sociologie “au ras du sol” : par-delà misérabilisme et populisme" ;
* Julian Mischi : "De la classe ouvrière aux pauvres. Le PCF face à l’idéologie dominante dans la deuxième partie des années 1970" ;
* Bernard Pudal : présentation du livre Un monde défait (Editions du Croquant, 2009) sur le thème "ouvriers, politisation et communisme ou comment les analyses légitimistes et relativistes conduisent à réinterroger certains présupposés de l'histoire du communisme dans ses rapports avec le monde ouvrier".



Samedi 9 janvier 2010 :
Une séance de l'Association de Géographes Français (AGF) organisée par Roland Pourtier sur "Un demi-siècle de mutations africaines" à l'Institut de géographie de Paris (191 rue St Jacques, Paris 5ème arrondissement, de 9h00 à 17h00).

* Roland POURTIER : "Regards géographiques sur cinquante ans d’indépendance de l’Afrique francophone" ;
* Alain DUBRESSON et Sylvie JAGLIN : "Vers une Afrique urbaine" ;
* Véronique LASSAILLY-JACOB : "Nouvelles dynamiques migratoires" ;
* Jean-Louis CHALÉARD : "Les réponses de l’agriculture aux défis économiques" ;
* Géraud MAGRIN : "Rentes, territoires et développement : permanences et changements" ;
* Jérôme LOMBART et Olivier NINOT : "Routes et écoutes : la construction des territoires" ;
* Jeanne-Marie AMAT-ROZE : "La santé entre avancées, déceptions et blocages" ;
* Maud LASSEUR : "Revanche du religieux : les nouveaux espaces de Dieu" ;
* François BOST : "France, Afrique, mondialisation" ;
* Roland POURTIER : "État et nation : nexus mouvant entre territoire et mémoire".



Lundi 11 janvier 2010 :
Un café humanitaire avec Christel COURNIL, Aude RAUX et Olivier TALAGRAND sur "Le changement climatique : un générateur d'éco-réfugiés ?", au Snax Kfé à 19h00 (182 rue St-Martin, Paris 3ème arrondissement).



Lundi 18 janvier 2010 :
Un café géo avec Alain GASCON et le vice-amiral Laurent MERER sur la question du "Golfe d'Aden, le paradis des pirates" au Snax Kfé à 19h00 (182 rue St-Martin, Paris 3ème arrondissement). Voir les différents billets sur la piraterie maritime qui abordent les travaux d'Alain Gascon et l'ouvrage Moi, Osmane, pirate somalien de Laurent Mérer, ainsi que les Actes du FIG 2009 où tous deux sont intervenus, aux côtés d'Eric Frécon et d'Alain Miossec, lors d'une table ronde présentée par Xavier Colin intitulée "Pirates à l'horizon : une scorie des océans mondialisés ?" (voir l'article  d'Alain Gascon et les documents complémentaires de la revue Diplomatie exraits du n°40).



Jeudi 28 janvier 2010 :
Un café géo avec Michel LUSSAULT sur la problématique de "La ville vulnérable" au Café du Marché à Genève (16 avenue Henri-Dunant) à 18h00.

Présentation du café : "L’organisation urbaine contemporaine accumule une puissance de plus en plus impressionnante. Puissance technologique, puissance économique, puissance financière, puissance politique, puissance culturelle se conjoignent pour dresser l’urbain en milieu dominant et en référence insurpassable. Pourtant, il est frappant de constater que la vulnérabilité des systèmes urbains croit en juste proportion de cette puissance. L’urbain mondial accumule donc tout à la fois la plus grande puissance et la plus grande fragilité, l’une ne va pas sans l’autre, chacune nourrit l’autre. C’est ce qu’exprime la notion de vulnérabilité urbaine à savoir la probabilité qu’une organisation urbaine connaisse un dysfonctionnement majeur, unique ou récurrent, de quelque nature qu’il soit et qui a la capacité de perturber son fonctionnement à toutes les échelles. A mesure que l’urbanisation progresse, la vulnérabilité des organisations urbaines croît. Cette vulnérabilité est protéiforme : mobilitaire, technologique, économique, sociale, environnementale et, en tout état de cause, aucune réflexion ne pourra en faire fi, pas plus que l’action politique ne pourra l’oublier. Ce café géographique abordera les différents aspects de cette vulnérabilité et tracera quelques perspectives en matière d’action territoriale".



Vendredi 29 janvier 2010 :

Un café géo avec Patrick COSAERT et Gaby WEISSBERG à propos du "Vietnam : de la colonisation à la mondialisation" à la Maison des Associations à Toulouse, à 18h30. Le débat sera suivi d'un repas vietnamien, à réserver (contact : toulouse@cafe-geo.net, 06-66-00-19-85).



dimanche 13 décembre 2009

Des ponts entre les hommes


Reprenant la formule proposée par Alexandra Novosseloff et Frank Neisse dans leur ouvrage Des murs entre les hommes, ce papier se propose d'interroger les ponts, non simplement comme des infrastructures, mais au prisme de leur symbolique, de leur usage et de leur appropriation, à travers le cas des villes en guerre de l'ex-Yougoslavie (tout particulièrement les ponts de Mostar et de Mitrovica, qui suite à leur destruction relevant d'un urbicide orchestré par les belligérants pendant les guerres respectivement de Bosnie-Herzégovine et du Kosovo, ont été l'objet de reconstruction tout aussi monumentale). Et si les ponts pouvaient eux aussi être davantage des frontières vécues que des hauts-lieux de l'échange ? Quelques éléments de réflexion pour intégrer une analyse géographique du pont au-delà de la simple question d'une infrastructure favorisant les flux.

"Les symboles paraissent clairs : les ponts font la liaison entre les hommes et favorisent les échanges, tandis que les murs marquent une distanciation volontaire et imposent la notion de seuil et de droit d’entrée dans un lieu approprié et privé. Pourtant, la guerre semble profondément modifier ces références au bâti. L’efficacité géographique de la guerre ne se lit pas seulement dans les paysages de destruction, et les stigmates qu’elle laisse ne sont pas comblés en même temps que la reconstruction du bâti. Les ponts deviennent alors de véritables géosymboles de l’inscription spatiale de ces stigmates par-delà le temps de la guerre. Reconstruire ne suffit pas à assurer la réconciliation. S’attarder sur les lieux de l’échange et les lieux de la séparation permet d’entrevoir la persistance des tensions dans les villes de l’immédiat après-guerre".


Lire la suite dans la rubrique "Vox geographi" des Cafés géo ->



mardi 1 décembre 2009

"L'Afghanistan et nous (2001-2009)" (exposition temporaire aux Invalides)


Première exposition photographique pour les Invalides, autour de la question de la guerre menée en Afghanistan depuis 2001. Une exposition particulièrement réussie, qui montre des photographies d'une très grande qualité esthétique, qui nous pousse à réfléchir. Chacun y verra des sujets de préoccupations différentes en fonction de ses propres centres d'intérêt. En voici une lecture géographique. Toujours est-il que l'exposition interroge sur le sens de l'action militaire particulièrement ambiguë menée actuellement en Afghanistan, alors même que Barack Obama demande à la France l'envoi de 1.500 militaires supplémentaires, et que la question de l'engagement se pose au Sénat sans pour autant motiver des foules d'élus. Comme l'écrit Jean-Dominique Merchet : Mourir pour l’Afghanistan. Pourquoi nos soldats tombent-ils là-bas ? (Editions Jacob-Duvernet, Paris, 2008). On pourrait proposer de très nombreuses lectures de cette exposition, mais celle-ci entraîne d'abord dans les territoires du quotidien des combattants (militaires de la coalition internationale ou belligérants locaux divisés en factions rivales) et de la population civile, entre mobilités et immobilités.


Lire le compte-rendu de l'exposition sur le site des Cafés géo -->