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mercredi 14 mars 2012

Atelier : "Les frontières du XXIe siècle"

Signalé sur l'incontournable blog Enigmur qui propose une veille attentive sur "le thème des murs contemporains, dans leur fonction de séparation et de contrôle (frontières blindées, camps de rétention, urbanisme défensif, etc.)", le deuxième atelier sur "Les frontières du XXIe siècle" organisé par Stéphane Rosière, Nicola Maï et Cédric Parizot les 22 et 23 mars 2012 à l'Institut d'études avancées d'Aix-Marseille (2 place Le Verrier, Marseille) aura pour thème : "Matérialisation/Dématérialisation des frontières". En voici le programme et les résumés des intervenants. Cet atelier poursuit, en le complétant, le colloque "Frontières mobiles".



Les frontières du XXIe siècle

Workshop 2 : "Matérialisation/Dématérialisation
des frontières"



Jeudi 22 mars 2012



14h00 : INTRODUCTION
Cédric Parizot (IRéMA/IREMAM-CNRS)
Nicola Maï (London Metropolitan University)
Stéphane Rosière (Université de Reims)


14h30-16h00 : LA MATÉRIALITÉ DES MURS ET DES FRONTIÈRES DU XXIe SIÈCLE
Présidente de séance : Marie-Christine Fourny (géographe, UMR PACTE, Université Joseph Fourier, Grenoble)
  • Stéphane Rosière (géographe, HABITER, Université de Reims) : "Les barrières frontalières : seuils, types et logiques"
  • Elisabeth Vallet (politologue, Chaire Raoul-Dandurand, UQAM, Montréal) : "Dynamique de construction des barrières frontalières"
  • Hervé Braik (Business Segment Manager, Border Security Systems, C4I Defence & Security Systems Division Thales) : "Les Systèmes de surveillance des frontières"

16h30-18h00 : DISCUSSION





Vendredi 23 mars 2012



9h00-11h00 : MATÉRIALISATION ET DÉMATÉRIALISATION DES FRONTIÈRES : UNE QUESTION DE DÉFINITION ?
Présidente de séance : Evelyne Ritaine (politologue, FNSP, Sciences Po Bordeaux, Centre Durkheim)
  • Paolo Cuttitta (politologue, Università di Palermo) : "The construction of a border island: The Lampedusa case"
  • Shira Havkin (politologue, CERI, IEP de Paris) : "Les transformations du dispositif sécuritaire "frontalier" israélien et l'externalisation des checkpoints"
  • Stéphanie Latte Abdallah (historienne, IREMAM, CNRS, Aix-e-n-Provence) : "Déni de frontières. toile carcérale et management des prisonniers politiques palestiniens après Oslo (1993-2010)"
  • Olivier Clochard (géographe, ADES/Terre Ferme) : "Le dilution de la frontière dans le territoire"


11H30-13H30 : DISCUSSION




15h00-16h30 : TRANSGRESSER LES FRONTIÈRES MATÉRIELLES ET IMMATÉRIELLES
Présidente de séance : Anne-Laure Amilhat-Szary (géographe, UMR PACTE, Université Joseph Fournier, Grenoble)
  • Cédric Parizot (anthropologue, IMéRA/IREMAM-CNRS) : "Crossing and taking over a dysfunctional wall: the Israeli-Palestinian case"
  • Heath Bunting (artiste) : "Build a new identity workshop"



11H30-13H30 : DISCUSSION





Résumés/Abstracts



Stéphane Rosière (Université de Reims Champagne-Ardenne, Habiter, Université Matej Bel, Slovaquie)

Les barrières frontalières : seuil, types et logiques
Durant cette présentation, la notion de barrière frontalière sera discutée et notamment en termes de seuil, types et logiques à l’œuvre sur ces artefacts. La question du seuil revient à se demander à partir de quel stade un ouvrage frontalier peut être considéré comme une barrière, les frontières « inexistantes » sur le terrain répondent à la représentation dominante des frontières ouvertes, celle-ci sera mise en avant comme l’archétype de la frontière contemporaine, la barrière en étant l’opposé. La question du type renvoie essentiellement à la distinction mur/clôture qui sera discutée d’un point de vue symbolique et d’un point de vue technique. L’efficacité technique des clôtures high-tech pourra être soulignée. Au-delà des questions de morphologie, la difficile mesure de ces artefacts sera aussi envisagée. Enfin, en termes de logiques, les barrières frontalières peuvent être envisagées de façon multiscalaire : logique de leur fonctionnement et logiques d’apparition. En termes de fonctionnent on soulignera leurs liens avec des checkpoints mis en réseau entre eux et relié à des bases de données (nationales et parfois internationales) ; à l’échelle mondiale, les barrières frontalières paraissent liées à des macrologiques géopolitiques et surtout aux discontinuités de développement.

Border Barriers : Thresholds, types, rationals
In this presentation, the notion of ‘border barrier’ will be discussed and especially the notions of threshold, types and logics operating in this artefacts. The notion of threshold aims to define from point we can speak of ‘barrier’ on a border. Materially oonexistent borders is the best symbol of globalization, it is the archetype of the ‘borderless world’ while the ‘barrier’ is its opposite. The question of type aims to distinguished different kind of technologies and essentially wall and fence. The distinction betwenn wall and fence will be discused on a symbolic point of view. The efficiency of High-tech fences and the difficult measure of these artefacts will be underlined. Finally, in terms of logics, border barriers will be questioned on musltiscalar way : logics of functioning and logics of appearance/construction. In terms of finctionning, we will underline their connection with xheckpoints as border barriers are not erected to stop all flows but to select them. Thses checkponts are included in networks and connected with (national or international) data bases. At the international scale, border barriers seems to be linked with geopolitics macrologics as essentially with wealth (development) discontinuities.



Élisabeth Vallet (Chaire Raoul Dandurand, UQAM)

The Building Process of Border Barriers
While drawing a border is, by definition, a bilateral process, building a wall is a unilateral act that freezes a line of demarcation. A border can be seen as an area of contact and influence but the advent of a world without constraints or standards, particularly economic standards, is leading to the creation of barricades around populations as states retreat into the security of feudal reflexes, testifying to certain undercurrents of globalization that paradoxically are encouraging a return to a kind of ‘neo-feudalization’ of the world. Thus the return of the wall as a political tool may be symptomatic of a new era in international relations, redefining interstate couples around the world. As such the US perception of its own borders is symptomatic of this trend. We will explore the history and impact of the border wall issue in a comparative perspective (southern border v. border as well as in other hemispheres) as the US border wall is a relevant referent to explore more complex (and less accessible) fenced borders of the post cold war era.



Hervé Braik (Business Segment Manager, Border Security Systems, C4I Defence & Security Systems Division Thales)

Les Systèmes de surveillance des frontières
De plus en plus de pays à travers le monde font face à une forte augmentation des entrées illégales à travers leurs frontières. Les menaces sont le traffic de marchandises prohibées telles que la drogue, les armes et l'immigration illégale, plus rarement le terrorisme. Afin de lutter contre ses activités criminelles, les autorités publiques de ces pays investissent dans la mise en place de systèmes de surveillance des frontières. Utilisant diverses technologies, les systèmes déployés permettent par une automatisation accrue et par de meilleures performances de supporter les gardes-frontières dans leurs tâches quotidiennes de surveillance des zones frontalières et d'interception des contrevenants. Ces solutions se traduisent par une meilleure efficacité dans le contrôle des frontières.

Borders surveillance systems
More and more countries are facing increasing illegal entries at their borders. Main Threats are smuggling, illegal migration and more rarely terrorism. In order to fight against these criminal activities, public authorities are putting in place border surveillance systems. Based on different complementary technologies, these systems help border guards in their daily surveillance and intervention tasks through enhanced automation and higher performances. These solutions improve the global efficiency of the border monitoring activities.



Paolo Cuttitta (politologue, Università di Palermo)

The construction of a border island: The Lampedusa case
Why is Lampedusa more ‘border’ than other Italian and European border spots? I start from the assumption that Lampedusa’s high degree of ‘borderness’ results not only from its geographical location within the current historical context, but also from a specific ‘borderisation’ process. Specific policies and practices of immigration control have transformed the island in the Strait of Sicily not only into a hotspot of the Italian and EU border regime, but also into a stage on which the narratives of the ‘tough border’ and of the ‘humane border’ coexist in the performance of what I call the ‘border play’. After summarising Lampedusa’s ‘borderness’ from different points of view (the volume of immigration by sea, the deadly consequences of border controls, their compliance with human rights, the agency of migrants etc.), I will analyse the main measures and practices as well as the narratives prevailing, between 2004 and 2011, in five different acts of the ‘border play’.



Shira Havkin (politologue, CERI, IEP Paris)

Les transformations du dispositif sécuritaire « frontalier »israélien et l’externalisation des checkpoints
Une des particularités de la géographie politique israélienne tient à l’ambivalence qu’y prend le terme de frontière. Trois des frontières de l’Etat israélien ne sont pas reconnues au niveau international et sont considérées comme frontières temporaires. Le dispositif sécuritaire mis en place afin de contrôler l’entrée dans le territoire national est pourtant extrêmement important. Ce dispositif concerne tout d’abord les forces déployées aux points de contrôle placés à la périphérie et à l’intérieur des territoires palestiniens occupés en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, mais il renvoie également à la construction d’un mur sur la frontière israélo-egyptienne destiné à réduire le flux d’immigrants et de réfugiés, ainsi qu’à la restructuration de la police de l’immigration dans le cadre d’une réforme structurelle. Dans cette présentation, je vais étudier les dernières évolutions des dispositifs sécuritaires « frontaliers », en soulignant les liens avec les caractéristiques et les transformations internes à la société israélienne. Le processus de délégation de la gestion des checkpoints « frontaliers » à des entreprises de sécurité privées, entamé en 2006, constitue un exemple particulièrement intéressant pour analyser l’articulation de logiques sécuritaires et de logiques néolibérales. Si cette réforme, désignée comme « citoyennisation» par ses initiateurs, est souvent présentée comme une démarche de« démilitarisation » d’une sphère militaire,l’analyse de ses modalités révélera qu’elle est accompagnée par un processus parallèle de « re-militarisation » de la société. L’étude des différentes composantes du dispositif sécuritaire« frontalier » israélien et de son évolution dégagera des modalités hétérogènes qui renvoient à la restructuration du dispositif sécuritaire et militaire ainsi que les nouvelles configurations que prend la notion de frontière.

The Transformation of the Israeli Border Security Apparatus and the Outsourcing of the Checkpoints
In Israeli political geography, borders are at the same ambivalent and concrete. Three of Israel’s external national borders are considered temporary and lack international recognition. However, these seemingly ambiguous borders are maintained and re-drawn by very concrete and developed security apparatuses, controlling entrance, exit and movement in territories under Israel’s control. These apparatuses include the complex system of checkpoints and barriers in and around the Occupied Palestinian Territories, but also the construction of a wall on the Israeli-Egyptian border, as well as a set of administrative reforms in Israeli authorities, such as the re-structuring of immigration police.
In this presentation, I discuss recent reforms in the security apparatuses of border-control in Israel, grounding them in the context of Israeli society, its social processes and its political economy. The outsourcing of military checkpoints in the OPT to private security companies, in place since 2006 is a particularly interesting case study. This reform, officially addressed as “civilianization”, has been considered as de-militarization of control over the populations of Palestinians. My analysis of this reform and its modalities reveals that this assumed de-militarization is parallel to processes of re-militarization of Israeli civil society, as well as to the expansion of neoliberal logic. Building on this study, I demonstrate the heterogeneous modalities in the current re-structure of security apparatuses and the subsequent conceptual and material re-configuration of borders.


Stéphanie Latte Abdallah (historienne, CNRS, IREMAM)

La toile carcérale en Palestine : frontières et porosité entre dedans et dehors
Le système carcéral israélien adressé aux Palestiniens étend sur les territoires occupés une toile carcérale qui est tout à la fois une réalité et une virtualité carcérale, c’est-à-dire une capacité à emprisonner quasiment tout le monde à partir de l’âge de 12 ans. Cette toile carcérale crée un espace suspendu dont les limites géographiques, juridiques et temporelles sont floues, et à certains égards indéterminées. Cette communication entend ainsi reconsidérer la question des frontières et des limites (entre Israël et les territoires occupés/entre dedans et dehors) dans les espaces israélo-palestiniens à partir des modalités de l’incarcération des Palestiniens en lien avec les morcellements territoriaux dans les territoires et les pratiques destinées à pallier enfermements et fragmentations.

The prison web in Palestine: Boundaries and Porosity between inside and outside
The Israeli prison system towards Palestinians widens on the Occupied Territories a prison web which is both a reality and a prison virtuality, i.e. a capacity to imprison almost everybody from the age of 12 years. The prison web creates a suspended space, which geographical, legal and temporal limits are vague, and in some respects indefinite. This communication so intends to reconsider the question of the borders and the limits (between Israel and the occupied territories/ between inside and outside) in the Israeli-Palestinian spaces from the modalities of the confinement of the Palestinians in connection with the territorial divisions in the Occupied Territories and the practices intended to mitigate confinements and fragmentations.



Olivier Clochard (géographe, programme Terrferme / ADES / Univ. Bordeaux 3)

La dilution de la frontière dans le territoire
Les lieux d’enfermement de l’Union européenne et ses pays voisins relèvent d’une grande diversité. De l’important centre de rétention administrative construit récemment – selon des normes rappelant des standards de grandes chaînes d’hôtels – à l’espace informel marqué par des conditions matérielles dégradantes, tous ces lieux forment un ou plusieurs dispositifs dont les limites sont parfois difficile à saisir. Si les premiers s’inscrivent dans des cadres législatifs de plus en plus complexes, l’existence des seconds résulte souvent de montages locaux, ad hoc, ponctuels. Mais les deux types de structures s’inscrivent dans le temps – marquant les politiques migratoires contemporaines – et sont devenus des jalons importants dans les parcours des exilés. Enfin les circulations entre ces lieux – et à l’intérieur de ses structures –participent à l’élaboration de frontières avec les sociétés dans lesquelles les migrants ont envisagé de vivre.

The dilution of the border in the territory
The detention centers of the European Union and its neighbouring countries are of great diversity. Of the important administrative detention centre recently built – according standards of major hotel chains – to the informal space marked by degrading material conditions, all these places form one or more devices whose boundaries are sometimes difficult to grasp. If the firsts have legislative frameworks increasingly complex, the existence of the latter is often the result of local assemblies, ad hoc, one-off. But both types of structures are part time – marking the contemporary migration policies – and have become milestones in the journey of the exiles. Finally the mobility between these places – and within its structures – involved in the development of borders with the societies in which migrants hope to live.



Cédric Parizot (anthropologue du politique, CNRS, IREMAM/IMéRA)

Traverser et s’approprier un Mur disfonctionnel
Le perfectionnement et l’automatisation des technologies de surveillance est souvent perçu comme un moyen de déployer un contrôle plus fiable, plus standardisé, plus prévisible que le contrôle humain. Je montrerai que cette approche est illusoire : il n’est pas possible de dissocier une technologie de surveillance aussi automatisée soit-elle des conditions politiques, sociales, et économiques dans lesquelles elle est mise en œuvre. Déployées et associé à des systèmes de contrôle préexistant, des acteurs institutionnels et politiques spécifiques, les technologies de surveillance reproduisent les contradictions et les imprévisions des systèmes et des acteurs qui les mettent en oeuvre, bien souvent, en transforment la réalité qu’elles sont censées contrôler, elles créent de nouveaux défis qui échappent à leurs promoteurs. Pour illustrer mon propos, je prendrais pour exemple le cas du mur de séparation construit en Cisjordanie. Partant d’observations développées sur ce terrain, je montrerai que le fonctionnement de ces technologies de contrôle ne peut être envisagé sans prendre en compte leurs disfonctionnements et la manière dont ceux-ci sont réappropriés par un ensemble d’acteurs formels et informel en dehors de l’Etat.

Crossing and taking over a dysfunctional wall: the Israeli-Palestinian case
The development and the automation of surveillance technologies are often perceived as means to deploy more reliable, standardized, predicable control than human control. I will show that this approach is misleading: it is not possible to dissociate surveillance technologies from the political, social and economic conditions in which they are implemented. Because they are deployed and associated to pre-existing control apparatus, institutions and specific policies, surveillance technologies reproduce the contradictions and mistakes of the systems and actors that implement them. Through this process they often modify the reality that they are expected to master and create unforeseen challenged. I will illustrate the claim through the case study of the Israeli separation barrier built in the West Bank. Based on field observations, I will show that the functioning of these technology of control cannot be apprehended without taking into consideration their dysfunctions and the way they are re-appropriated by formal and informal actors aside of the State.




Quelles ressources en ligne


Les blogs incontournables :
  • Enigmur (les murs contemporains dans leur fonction de séparation et de contrôle)
  • TerrFerme (les dispositifs contemporains de l'enfermement)
  • Terriat (les territoires de l'attente)


Des biblio/sitographies :



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